PARADE D'IDENTIFICATION
Après l’arrestation d’un suspect par la police, une phase primordiale de l’enquête est alors organisée : la procédure d’identification. Celle-ci pourra avoir un impact important sur la conviction des juges et des jurés à propos de la culpabilité de ce suspect. La communauté scientifique a défini les principales règles pour réduire au maximum les erreurs de reconnaissance (et donc potentiellement les erreurs judiciaires). Il convient de construire un échantillon d’individus (la parade d’identification), composé du suspect et de « distracteurs » (au moins cinq, pour réduire les chances de choisir une personne au hasard), ces derniers devant paraître a priori tous aussi plausibles, l’objectif étant que le témoin ne puisse identifier le suspect qu’en le mettant en correspondance avec le souvenir qu’il conserve du criminel lors de la scène critique. Il s’agit donc d’un test de mémoire qui ne doit pas être biaisé par des informations pouvant amener le témoin à déduire qui est le suspect parmi les personnes qu’on lui présente. On garantira la fiabilité du test en choisissant des distracteurs qui correspondent autant que le suspect à la description que le témoin a fournie du criminel lorsqu’il a été interrogé par la police après les faits. On vérifiera également qu’au-delà d’une correspondance entre tous les membres de la parade et cette description, le suspect ne ressort pas de l’échantillon en raison de certaines caractéristiques particulières – notamment il ne devra pas correspondre plus que les autres à l’idée que l’on se fait communément d’un suspect... Si l’on respecte ces règles, et si l’on donne au témoin une consigne non biaisée lorsqu’on lui présente la parade – c’est-à-dire une consigne qui indique explicitement que le coupable peut être présent, mais aussi qu’il peut ne pas l’être –, alors la décision du témoin peut être considérée comme un élément de preuve.
(Voir également PSYCHOLOGIE ET JUSTICE ; PSYCHOLOGIE DU TÉMOIGNAGE)
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Écrit par
- Céline LAUNAY : maître de conférences en psychologie sociale, université de Toulouse
- Jacques PY : professeur des Universités
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