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PALINDROME, genre littéraire

Georges Perec, le champion incontestable du genre, écrivit en 1969 : « Litige. Regagner (et ne m'...). Ressac. Il frémit, se sape, na ; Eh, cavale ; Timide, il nia ce sursaut. [...] tu as rusé ; Cain ; Lied imité, la vache (à ne pas estimer) (flic assermenté, rengagé) régit./Il/ » (Oulipo, 1973). Cet énoncé comporte deux parties, rigoureusement égales, liées entre elles par la possibilité de lire l'une dans l'autre en inversant le sens de la lecture (gauche/droite) à partir des crochets qui forment l'axe de symétrie. (Et qui indiquent accessoirement qu'il s'agit d'une citation partielle d'un texte plus long, de « plus de cinq mille signes ».) Ceux-ci, ordonnés selon la contrainte de la lisibilité bijective, forment un sens qui porte, par un (double) effet de miroir, sur l'écriture elle-même.

Comme d'autres jeux littéraires consistant à changer l'ordre des éléments du signifiant pour créer un nouveau signifié (tels l'anagramme, les vers anacycliques ou les strophes rétrogrades), le palindrome est pratiqué depuis l'Antiquité. Le matériau de base est fourni par des mots qui sont des « palindromes naturels » (Ève, Noyon, Laval, sas...) ou des mots qui peuvent constituer des paires palindromiques (Roma/Amor, trace/écart). Dans Oulipo (1980), Luc Étienne définit aussi les latitudes laissées aux palindromistes : « L'on ne tient compte ni de la séparation entre les mots, ni de la ponctuation, ni des apostrophes, accents et signes diacritiques. »

— Véronique KLAUBER

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Véronique KLAUBER. PALINDROME, genre littéraire [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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