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NGÔ DINH DIEM (1901-1963)

Homme d'État vietnamien, né le 3 janvier 1901 dans la province de Quang Binh, dans le nord du Vietnam, mort le 2 novembre 1963 à Cholon, quartier de Saigon.

Ngô Dinh Diem est issu d'une famille noble du Vietnam. Au xviie siècle, ses ancêtres furent parmi les premiers Vietnamiens à se convertir au catholicisme. Diem entretient des relations d'amitié avec la famille impériale vietnamienne durant son enfance. Nommé ministre de l'Intérieur de l'empereur Bao-Dai en 1933, il démissionne la même année lorsque les Français refusent les réformes législatives qu'il propose. Abandonnant ses titres et ses décorations, il mène pendant les douze années qui suivent une vie paisible à Hue. En 1945, Diem est capturé par les troupes communistes d'Hô Chi Minh. Ce dernier l'invite à rejoindre son gouvernement indépendant dans le Nord dans l'espoir que sa présence lui gagne le soutien des catholiques. Mais Diem rejette son offre et s'exile de lui-même, vivant à l'étranger pendant près de dix ans.

En 1954, Diem rentre au Vietnam à la demande de Bao-Dai pour devenir le Premier ministre d'un gouvernement soutenu par les États-Unis dans le Sud-Vietnam. Après avoir organisé un référendum qui proclame la déchéance de Bao-Dai en octobre 1955, Diem chasse l'empereur et se proclame président de la toute nouvelle République du Vietnam. En 1956, il refuse d'organiser les élections libres prévues par les accords de Genève en vue de réunifier le pays. Alors que le sud du Vietnam est déchiré entre des groupes dissidents et des factions politiques, Diem établit un régime autocratique et dictatorial, dont il confie les plus hauts postes à divers membres de sa famille. Avec l'aide militaire et économique des États-Unis, il parvient à rapatrier dans la République des centaines de milliers de réfugiés du Nord-Vietnam. Mais les bouddhistes, largement majoritaires dans le Sud-Vietnam, trouvent inacceptables sa foi catholique et les préférences qu'il affiche pour ses coreligionnaires. Diem ne tient pas ses promesses de réformes agraires et, pendant son mandat, l'influence et l'attrait du communisme parmi la population grandissent à mesure que le Front national de libération du Sud-Vietnam, connu sous le nom de Viêt-cong et dominé par les communistes, mène une guérilla de plus en plus intense contre son gouvernement. Les tactiques militaires répressives que Diem utilise contre les insurgés sont inefficaces et ne font qu'accroître l'impopularité et l'isolement de son gouvernement.

Diem fait alors emprisonner et tuer des centaines de bouddhistes qu'il accuse d'encourager les communistes. Face à de telles mesures, les États-Unis finissent par lui retirer leur soutien. Abandonné par Kennedy, Diem est alors renversé et assassiné par ses généraux en 1963.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. NGÔ DINH DIEM (1901-1963) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HÔ CHI MINH, NGUYÊN AI QUOC dit (1890-1969)

    • Écrit par Jean LACOUTURE
    • 3 173 mots
    • 8 médias
    ...par le vieux leader. En 1959, le régime de Hanoi devait prendre position dans le conflit ouvert au Sud-Vietnam entre le gouvernement anticommuniste de Ngô Dinh Diem, soutenu par Washington, et les maquis rebelles, mi-nationalistes, mi-communistes, qui se dressaient contre la dictature des mandarins catholiques...
  • VIETNAM

    • Écrit par Philippe DEVILLERS, Universalis, Pierre-Bernard LAFONT, NGUYÊN TRÂN HUÂN, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Matthieu SALOMON, Stéphanie SOUHAITÉ, Christian TAILLARD
    • 46 746 mots
    • 40 médias
    ...bientôt bloqués par l'opposition des milieux traditionalistes et de l'administration du Protectorat. En septembre 1933, le jeune ministre de l'Intérieur, Ngô Dinh Diem, constatant l'inanité de ses efforts et l'impuissance à laquelle il était réduit, donna avec éclat sa démission. Il fut banni de Huê. Bao...