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NÉMÉSIS

<it>La Grande Fortune</it> - crédits :  Bridgeman Images

La Grande Fortune

Comme bien d'autres abstractions divinisées, Némésis est fille de la Nuit (Nyx). Pour échapper à l'étreinte de Zeus, elle prend mille formes diverses et finit par se changer en oie. Zeus alors devient cygne et s'unit à elle. Elle pond un œuf d'où, grâce aux soins de Léda, sortiront Hélène et les Dioscures. Némésis personnifie la vengeance divine, celle qui s'abat sur les mortels trop heureux et qui se réjouissent de l'être. Elle est la gardienne des conditions, qui se charge de rappeler brutalement à chacun sa place dans un ordre de l'Univers que toute démesure (Hybris) met en péril : ainsi Crésus qu'elle incite à combattre contre Cyrus, pour sa perte. Son sanctuaire principal est à Rhamnonte, non loin de Marathon. Phidias y sculpta sa statue dans un bloc de marbre que les Perses, présomptueux, avaient emporté avec eux pour célébrer leur victoire sur Athènes. Rien de plus grec que cette déesse et que cette abstraction, même si son culte ne fut jamais très répandu : « On peut [en effet] à bon escient se demander si la conception d'Hybris et de Némésis mérite vraiment d'être qualifiée de religieuse. C'était une sagesse inculquée par la vie même, composée de l'expérience de l'intermittence du bonheur, du cycle des destins humains, de la croyance très forte dans la justice rétributive, et aussi d'une bonne proportion de fatalisme. » (M. P. Nilsson.)

— Robert DAVREU

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Écrit par

  • : enseignant en littérature générale et comparée à l'université de Paris-VIII, poète et traducteur

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Pour citer cet article

Robert DAVREU. NÉMÉSIS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Autres références

  • AGORACRITOS DE PAROS (actif dernier tiers Ve s. av. J.-C.)

    • Écrit par Bernard HOLTZMANN
    • 1 212 mots

    Sculpteur grec, disciple de Phidias, Agoracritos de Paros est actif durant le dernier tiers du ~ ve siècle. Trois de ses œuvres sont connues par les sources antiques : un groupe en bronze d'Athéna Itonia et d'Hadès à Coronée, en Béotie (Pausanias, Description de la Grèce...

  • ESCHYLE (env. 525-456 av. J.-C.)

    • Écrit par Jacqueline de ROMILLY
    • 4 667 mots
    • 3 médias
    ...Nul rempart ne sauvera celui qui, enivré de sa richesse, a renversé l'auguste autel de la Justice ; il périra. » C'est la vieille croyance grecque à la némésis, mais revue et rendue plus morale ; car, pour Eschyle, les dieux ne punissent plus simplement ceux qui s'élèvent trop haut : ils punissent une...

Voir aussi