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MIRA BAI (1450?-? 1547)

Poétesse et mystique hindoue, Mira Bai composa des chants de louange bhajan dédiés au dieu Krishna, qui demeurent très populaires dans le nord de l'Inde.

Princesse rajput née en 1450 ( ?) à Kurki, petit village du Rajasthan (nord-ouest de l'Inde) situé à une trentaine de kilomètres de Merta, Mira Bai est l'enfant unique de Ratan Singh, le frère cadet du chef de Merta. Son éducation royale l'amène à étudier la musique et la religion mais aussi la politique et l'art de gouverner. Alors qu'elle est encore une enfant, un saint homme lui offre un jour une statuette de Krishna ; ce cadeau sera à l'origine d'une dévotion constante envers ce Dieu, que la jeune fille vénère comme son amant céleste.

Mira Bai est donnée en mariage à Bhojraj, prince du royaume d'Udaipur (ou Mewar). Plus préoccupée de religion que de mondanités, elle ne tarde pas à s'attirer la réprobation de son mari. Quand celui-ci meurt, probablement des suites de ses blessures de guerre, la jeune femme devient alors victime de la persécution et des intrigues ourdies par son beau-frère lorsque celui-ci monte sur le trône, puis par son successeur, Vikram Singh. Mira Bai est en effet dotée d'un caractère anticonformiste, et ses inclinations religieuses ne correspondent pas à celles qui régissent la vie d'une une princesse et veuve rajput. Elle passe une grande partie de ses journées dans le temple de son domicile consacré à Krishna, recevant des sadhu (« hommes saints ») et des pèlerins venus des quatre coins de l'Inde et composant des cantiques de dévotion. D'après ses poèmes, l'entourage de son mari aurait attenté, au moins deux fois à sa vie. Un jour, on lui envoie un panier de fleurs dans lequel est caché un cobra. Mais lorsqu'elle ouvre la corbeille elle découvre une représentation de Krishna. On lui donne à une autre occasion une coupe de poison, qu'elle boit sans en être affectée. Mira Bai finit par quitter la cour et rentre à Merta. Constatant que là aussi son comportement éloigné des conventions suscite un rejet, elle effectue plusieurs pèlerinages, avant de s'installer à Vrindavan (terre sainte du krishnaïsme, près de Mathura).

Figure majeure de la littérature de langue hindie (sous la forme ancienne du braj, langue lyrique par excellence), Mira Bai se place dans la longue tradition des poètes bhakti(empreints de dévotion) de l'Inde du xve-xvie siècle, qui expriment leur dévotion personnelle à Dieu par analogie avec les relations humaines – l'amour d'une mère pour son enfant, d'un ami pour un autre, ou encore d'une femme pour l'élu de son cœur. La popularité et le charme considérables des paroles des pada (courts hymnes) composés par Mira Bai tiennent à l'utilisation d'images issues du quotidien et à la douceur des émotions qu'elles dépeignent et que les Indiens comprennent aisément.

— Universalis

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. MIRA BAI (1450?-? 1547) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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