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MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS, film de Peter Greenaway

Né en 1942 à Newport (pays de Galles), Peter Greenaway a été d'abord peintre et illustrateur de livres. Les films qu'il réalise à partir de 1966 (Train, Tree, 1966 ; Intervals, 1969 ; Erosion, 1971 ; Windows, 1975 ; Dear Phone, 1977) appartiennent au domaine du cinéma expérimental et à l'avant-garde. Ils se caractérisent par un humour noir, pince-sans-rire, et par une fascination pour les variations mathématiques, les combinaisons de structures peu narratives.

Greenaway est un grand admirateur de L'Année dernière à Marienbad (1961) d'Alain Robbe-Grillet et Alain Resnais. Le British Film Institute produit son premier long-métrage, The Falls (1980), construit sur la biographie imaginaire de quatre-vingt-douze personnes dont le nom commence par F.a.l.l. Act of God (1981) est un documentaire où il interroge des témoins qui ont été frappés par la foudre.

En 1982, le B.F.I. produit à nouveau un film de fiction d'une durée de près de quatre heures que le producteur Peter Sainsbury fait réduire à 1 h 48. Cette version raccourcie de Meurtre dans un jardin anglais (The Draughtsman's Contract) apporte de façon assez inattendue la consécration internationale à cet artiste original et excentrique. Ce succès lui permet d'enchaîner la réalisation de longs-métrages tous très provocateurs, depuis Z.O.O. (A Zed & Two Noughts, 1985), Le Ventre de l'architecte (The Belly of an Architect, 1987), Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant (The Cook, The Thief, His Wife & Her Lover, 1989) jusqu'à The Pillow Book (1996), dans lesquels l'humour macabre et la provocation sexuelle se marient curieusement avec l'obsession des chiffres et de l'arithmétique. Tous ces films sont caractérisés par une ambition plastique très explicite qui se manifeste dans la composition et la géométrie des plans.

Le contrat du peintre

À la fin du xviie siècle, en 1694, un peintre et dessinateur, Mr. Neville, est engagé par une riche anglaise, Mrs. Herbert, pour reproduire des vues de sa propriété et de son manoir. Par contrat, il doit exécuter douze dessins contre un salaire en argent et en nature. Petit à petit, sur les esquisses de Mr. Neville apparaissent des signes annonciateurs de machinations et de meurtres futurs. L'intrigue policière se développe au fur et à mesure que les esquisses s'élaborent. Le récit multiplie les fausses pistes et les énigmes. Qui est à l'origine de ces affaires ? On soupçonne alors tour à tour Mrs. Herbert, dont le mari est volage, sa fille, Mrs. Talmann, qui utilise le peintre comme géniteur du futur héritier de la maison, Mr. Talmann, le mari trompé et impuissant, Mr. Noyes, le vieil amoureux de Mrs. Herbert. Ces signes sont prémonitoires, car on retrouve le corps de Mr. Herbert, et Neville sera sauvagement mis à mort à la fin du récit.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Pour citer cet article

Michel MARIE. MEURTRE DANS UN JARDIN ANGLAIS, film de Peter Greenaway [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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