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CONDÉ MARYSE (1934-2024)

Maryse Condé - crédits : Philippe Giraud/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Maryse Condé

Maryse Condé est une écrivaine guadeloupéenne, née le 11 février 1934 à Pointe-à-Pitre sous le nom de Boucolon. Dans la tourmente politique des années 1960, elle enseigne en Guinée, au Ghana et au Sénégal. En 1975, elle obtient un doctorat de lettres à la Sorbonne. Ses voyages servent de toile de fond au roman Hérémakhonon (1976), dont l'héroïne est une jeune Antillaise en quête de ses racines. Une saison à Rihata (1981) a pour cadre une ville africaine à la fin du xxe siècle.

La grande saga africaine Ségou, qui compte deux tomes (Ségou. Les murailles de terre, 1984 ; Ségou. La terre en miettes, 1985), est son best-seller. Maryse Condé y retrace le destin d'une famille de nobles bambara de 1797 à 1860 au sein du royaume historique de Ségou, dans l'actuel Mali, déchiré par la traite des esclaves, l'islam, le christianisme et la colonisation. Moi, Tituba, sorcière noire de Salem (1986) est inspiré de l'histoire d'une esclave jugée pour sorcellerie à Salem.

À partir de 1986, Maryse Condé vit entre New York (elle enseigne à Columbia de 1995 à 2002) et la Guadeloupe, où se situe notamment l'action de La Vie scélérate (1987), mais aussi Le Cœur à rire et à pleurer (1999) ou Victoire, les saveurs et les mots (2006). Parmi ses romans et récits, construits autour de la quête des personnages et qui évoquent souvent l’exil et les ravages de la colonisation (à l’instar d’autres œuvres des littératures des Caraïbes), citons La Colonie du Nouveau Monde (1993), La Migration des cœurs (1995) et Desirada (1997), La Belle Créole (2001), Histoire de la femme cannibale (2003), Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et d’Ivana (2017) ou encore L’Évangile du Nouveau Monde (2021). Elle a également écrit des pièces de théâtre, des livres pour enfants et des essais sur la littérature (La Vie sans fards, 2012) et la politique.

En janvier 2004, Maryse Condé a présidé le Comité pour la mémoire de l’esclavage, en vue de l’application de la loi Taubira qui, en 2001, a reconnu la traite négrière et l’esclavage comme des crimes contre l’humanité.

Le 9 décembre 2018, l’écrivaine a reçu à Stockholm le « prix Nobel alternatif de littérature », décerné par la Nouvelle Académie.

Maryse Condé est morte le 2 avril 2024 à Apt, dans le Vaucluse.

— Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. CONDÉ MARYSE (1934-2024) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Maryse Condé - crédits : Philippe Giraud/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Maryse Condé

Autres références

  • CARAÏBES - Littératures

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Claude FELL, Jean-Louis JOUBERT, Oruno D. LARA
    • 15 575 mots
    • 4 médias
    Maryse Condé revient aux îles et à l'Amérique dans les romans de sa maturité (Moi, Tituba sorcière, 1986 ; La Vie scélérate, 1987 ; Traversée de la mangrove, 1989 ; La Colonie du Nouveau Monde, 1993 ; Desirada, 1997 ; La Belle Créole, 2003) : ce sont des fresques familiales où, paradoxalement,...
  • FRANCOPHONES LITTÉRATURES

    • Écrit par Jean-Marc MOURA
    • 7 220 mots
    • 5 médias
    ...Les caractéristiques des peuples créoles, nés de l’esclavage et de l’univers des plantations, constituent une thématique fondatrice pour les œuvres de Simone Schwarz-Bart et de Maryse Condé. Elles ont été présentées et plus systématiquement analysées par le mouvement de la créolité, à la fois art poétique...

Voir aussi