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MAL DES MONTAGNES ou MALADIE DE L'ALTITUDE

Le mal des montagnes est une réaction brutale au changement d'altitude lorsqu'on part d'une basse altitude pour atteindre une altitude de l'ordre de 2 400 mètres. Dans cette situation, l'organisme est sevré d'oxygène, du fait de la raréfaction de l'air en fonction de l'altitude. Les alpinistes, les pilotes d'engins volants, les habitants de régions d'altitude en sont ordinairement affectés.

Les symptômes des malaises que provoque l'altitude sont classés en quatre catégories :

–  symptômes respiratoires : respiration plus profonde, plus rapide, souffle court à l'effort ;

– troubles psychomoteurs : fatigue, faiblesse, lassitude, céphalée, insomnie, diminution de la vigilance, défaut de coordination des mouvements, défaillance visuelle ou auditive ;

– anomalies cardiaques : palpitations, troubles du rythme des contractions du cœur, douleurs thoraciques ;

– symptômes gastro-intestinaux tels que nausées et vomissements.

Ces symptômes apparaissent habituellement à partir de la sixième heure et jusqu'au quatrième jour de présence en haute altitude, et ils disparaissent en deux à cinq jours en raison de l'acclimatation du sujet à son environnement.

Bien que la plupart des gens puissent s'habituer à la pression atmosphérique plus faible des altitudes élevées, quelques personnes réagissent mal, ce qui met leur vie en danger si elles ne redescendent pas.

En altitude, l'air est raréfié et la quantité d'oxygène qu'on peut respirer diminue, ce qui entraîne, dans les alvéoles pulmonaires, une diminution de la pression partielle d'oxygène réduisant ainsi la quantité que peuvent absorber les globules rouges qui apportent cet oxygène aux tissus : les symptômes qui caractérisent le mal des montagnes résultent donc de l'appauvrissement du sang artériel en oxygène.

La protection la plus sûre contre les malaises liés à l'altitude quand on voyage en avion réside dans la pressurisation de la cabine de l'appareil. Les alpinistes, eux, se munissent d'un container renfermant de l'air enrichi en oxygène.

L'œdème pulmonaire est la plus sévère affection qui puisse survenir lors du mal des montagnes. Il ne frappe presque jamais les alpinistes débutants, mais touche ceux qui se sont déjà antérieurement acclimatés à haute altitude, puis sont redescendus en plaine.

Dans l'œdème pulmonaire, un afflux liquidien envahit les poumons, empêchant la personne qui en souffre d'absorber l'oxygène efficacement. Cet état peut être combattu par l'oxygénation du patient et son évacuation vers un lieu de plus basse altitude.

Le mal des montagnes a été observé dès le xvie siècle, mais ce n'est qu'en 1878 que le physicien français Paul Bert a démontré que ses symptômes résultaient d'une déficience en oxygène au niveau des tissus corporels.

Cette affection a pris une dimension nouvelle depuis que les progrès des transports permettent à un plus grand nombre de touristes de s'aventurer dans des sites montagneux jusqu'alors inaccessibles dans les Andes, l'Himalaya ou les Rocheuses.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. MAL DES MONTAGNES ou MALADIE DE L'ALTITUDE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BERT PAUL (1833-1886)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 554 mots
    • 1 média

    Licencié en droit (1856) et en sciences naturelles (1860), docteur en médecine, Paul Bert devient, en 1863, préparateur de Claude Bernard au Collège de France. En 1866-1867, il enseigne la zoologie et la physiologie à la faculté des sciences de Bordeaux. De retour à Paris l'année suivante, il...

Voir aussi