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LUNYU (ENTRETIENS DE CONFUCIUS) (anonyme) Fiche de lecture

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L'homme de bien et sa vertu

L'idéal moral prôné par Confucius est celui de l'homme de bien, littéralement « l'homme noble » (junzi), qu'il oppose à « l'homme de peu » (xiaoren). La noblesse dont il s'agit ici, quoique s'inspirant d'un concept social, prend chez Confucius un sens moral. Au contraire de l'homme de peu qui ne voit que son profit, l'homme de bien pratique la vertu parfaite (ren), ou du moins tend vers elle, jusqu'au sacrifice de la vie s'il le faut. Cette vertu parfaite est souvent appelée vertu d'humanité ou « sens de l'humain », du fait de son homonymie avec le mot « homme » et de son caractère graphique qui semble représenter la relation entre deux êtres humains. Dans les apophtegmes du Lunyu, Confucius fait à plusieurs reprises la critique ou l'éloge de personnes diverses. Mais rares sont à ses yeux ceux qui, comme son disciple Yan Hui, s'approchent de la vertu parfaite. Confucius lui-même se considérait comme éloigné de la vertu parfaite.

Cette vertu n'est cependant pas un idéal inaccessible et celui qui la désire ardemment la possède déjà en lui-même. Quoiqu'il parle souvent de cette vertu, Confucius la définit rarement. Il affirme cependant que la vertu parfaite c'est « aimer les autres ». Dans cet amour, on commence par s'établir soi-même. On peut alors puiser en soi ce qui permet d'aider les autres à parvenir à leur accomplissement. Cette vertu est inséparable de la droiture du cœur (zhong) et de la mansuétude (shu) que le maître définit comme « ne pas faire aux autres ce que l'on ne voudrait pas que l'on nous fasse ». La vertu parfaite inclut aussi la réalisation des vertus liées à la situation sociale. De là découlent la piété filiale envers les parents et les fidélités spécifiques envers le souverain comme envers ses amis, qui sont devenus des concepts fondamentaux de la morale chinoise.

Si Confucius n'eut pas en son temps le succès qu'il avait escompté, ses idéaux résonnèrent constamment chez les lettrés chinois jusqu'au xixe siècle. À partir de cette époque, le confucianisme fut remis en question. Mais, par des déclarations immortelles comme « entre les quatre mers, tous les hommes sont frères », Confucius apparaît encore comme ouvrant la voie à des idéaux modernes.

— Pierre MARSONE

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Écrit par

  • : docteur de l'École pratique des hautes études (sinologie), agrégé de langue et culture chinoises

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Pour citer cet article

Pierre MARSONE. LUNYU (ENTRETIENS DE CONFUCIUS) (anonyme) - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Média

Confucius - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Confucius