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WĀDI'N NATRŪN LE

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Situés à environ 80 kilomètres du Caire, les quatre monastères du Wâdi'n Natrûn (anciennement Scétis) sont les restes impressionnants et encore vivants d'une série de monastères et de cellules, s'étendant actuellement sur environ 50 kilomètres selon une direction nord-ouest - sud-est. Trois d'entre eux ont été fondés à la fin du ive siècle, le quatrième au vie siècle. Ils connurent une période de grande prospérité, du viie au ixe siècle. Néanmoins, ils ont été largement reconstruits, car ils furent saccagés et pillés six fois de 407 au xie siècle. C'est d'ailleurs pour cette raison que, au ixe siècle, le patriarche Shenoute les entoura d'une haute enceinte.

Le Deir Abu Makar, tout à fait au sud, a pour origine la construction d'une église et de cellules par Macaire lui-même, fondateur de Scétis (env. 330). Il fut la résidence des patriarches coptes au vie siècle. On y compte sept églises, dont quatre dans la tour. Celle-ci servait de refuge ultime en cas d'attaque et abrite une église dédiée à saint Michel, caractéristique des monastères coptes. L'église principale de Saint-Macaire remonte sans doute à l'époque fatimide. Elle est constituée d'un narthex et d'une salle de prières transversale. Les deux sanctuaires carrés à coupoles sur trompes portent encore des vestiges de peintures. Une iconostase et deux vantaux de portillons sont datés des xe-xie siècles.

Le Deir Baramus, le plus septentrional, a reçu son nom (du copte Pa-Romeos, « des Romains ») des deux fils de l'empereur Valentinien, Maximus et Domitius, qui embrassèrent en ce lieu la vie ascétique. Il comporte cinq églises, dont la plus importante, consacrée à la Vierge Marie, est constituée de trois sanctuaires à coupoles sur trompes et possède une iconostase d'époque fatimide. La tour (viie s. ?) abrite une église dédiée à saint Michel.

Dans le Deir Anba Bishoï, on compte cinq églises, dont l'église Saint-Michel dans la tour (xiie s. ?) : la salle transversale et les trois sanctuaires forment un ensemble de six coupoles sur pendentifs. L'église Saint-Bishoï (ixe s.), à trois sanctuaires avec coupoles sur trompes, présente des nefs en berceaux brisés, ou dont les voûtes sont supportées par des arcs-doubleaux.

Le Deir es Surian est situé à 500 mètres d'Anba Bishoï. Sa fondation, au vie siècle, résulte de l'hérésie gaianite qui refusait la doctrine de l'Incarnation. Afin de mettre l'accent sur leur vénération particulière pour la Vierge (Théotokos), les orthodoxes construisirent des « duplicata », qui lui étaient consacrés, de chacun des monastères originaux de Scétis. Le « duplicata » du monastère d'Anba Bishoï reçut le nom de Vierge d'Anba Bishoï. Au début du viiie siècle, il fut acheté par des Syriens qui y attachèrent leur nom. On y dénombre cinq églises. L'église de la Vierge présente un chœur dont les demi-dômes sont ornés de peintures murales du xe siècle (Annonciation, Nativité, Dormition) et un sanctuaire à coupole enrichie de stucs (ixe s.). Les portes du chœur et du sanctuaire sont en bois incrusté d'ivoire (xe s.). Au troisième étage de la tour est située l'église Saint-Michel.

Ce monastère possède également un intéressant petit musée ainsi qu'une ferme et des plantations pour les besoins des moines. En effet, outre les édifices religieux, chaque ensemble présente naturellement tous les bâtiments nécessaires à la vie quotidienne des moines : cellules, réfectoire, ateliers, bibliothèque.

— Marie-Hélène RUTSCHOWSCAYA

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Marie-Hélène RUTSCHOWSCAYA. WĀDI'N NATRŪN LE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009