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LE PORCHE DU MYSTÈRE DE LA DEUXIÈME VERTU, Charles Péguy Fiche de lecture

Péguy - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Péguy

Le poète catholique Charles Péguy (1873-1914) fonde en 1900 les Cahiers de la quinzaine, à l'origine revue d'actualité du socialisme, rapidement devenue littéraire et maison d'édition. En 1897, Péguy donne un drame en prose et en vers, Jeanne d'Arc. Il reprend la formule du verset pour publier Les Trois Mystères : Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc (1910), Le Porche du mystère de la deuxième vertu (1911), Le Mystère des saints Innocents (1912). Le Porche du mystère de la deuxième vertu constitue le quatrième cahier de la XIIIe série des Cahiers de la quinzaine.

Espérance et enfance

À l'origine, le projet de Péguy est de reprendre la Jeanne d'Arc, en lui donnant pour suite Les Trois Mystères. Il apparaît toutefois que Le Porche du mystère de la deuxième vertu n'a pas de lien réel avec Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui le précède immédiatement dans la trilogie. La forme n'est plus la même : le drame s'efface ici au profit du long monologue de Dieu consacré à cette « deuxième vertu », à savoir l'espérance. Dès le début de l'œuvre, espérance et enfance sont une, la figure de la petite Espérance apparaît, entre ses sœurs plus âgées que sont la Foi et la Charité : « Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé./ Sur la route montante./ Traînée, pendue aux bras de ses deux grandes sœurs,/ Qui la tiennent par la main,/ La petite Espérance/ S'avance. » Allégorie pleine de douceur, celle d'une enfant qui semble se laisser conduire, mais qui, en réalité, guide la Foi et la Charité. Seuls les aveugles ne voient pas « que c'est elle qui entraîne ses grandes sœurs ». Enracinant la foi dans le terreau de la paroisse, faisant l'éloge de la terre, Péguy ramène la vertu d'espérance à la simplicité de l'âme du bûcheron, qui songe, seul au plus profond des mystères de la forêt, à ses enfants qui prendront la relève.

L'espérance renvoie aussi au Livre par excellence, à la Bible, cette fois par le biais des trois paraboles de la brebis perdue, de la drachme retrouvée, de l'enfant égaré. Mais Péguy, poète du nationalismemystique, donne à l'espérance une dimension proprement française. La France, son sol, ses fils sont élus de Dieu, car il existe, selon l'auteur, une manière proprement française d'espérer, au-delà des difficultés de l'existence et de l'angoisse eschatologique.

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Florence BRAUNSTEIN. LE PORCHE DU MYSTÈRE DE LA DEUXIÈME VERTU, Charles Péguy - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Péguy - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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