LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD, Mario Vargas LlosaFiche de lecture
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Avec La Tante Julia et le scribouillard (1977), le romancier péruvien Mario Vargas Llosa (né en 1936) poursuit le travail de distanciation narrative et d'ironie romanesque qui est le sien depuis Pantaléon et les visiteuses (1975). Jusque-là, son projet déniait la présence d'un créateur vraiment omniscient, et donc libre et joueur. Que ce soit au travers de récits brefs et cursifs comme Les Chiots (1974) ou Les Caïds (1974), au travers de vastes constructions polyphoniques, telles La Maison verte (1969) ou Conversation à la cathédrale (1973) – où des personnages ne nous étaient représentés que par leurs paroles et leurs attitudes –, Vargas Llosa semblait s'être interdit le point de vue d'auteur, la part malicieuse du deus ex machina. Ces romans-là fascinaient sans entraîner franchement l'adhésion ; ils attiraient, tout en faisant naître une manière d'« inquiétante étrangeté ».
Le romancier péruvien Mario Vargas Llosa
Participant au renouveau de la littérature sud-américaine dès la fin des années 1950, le romancier péruvien Mario Vargas Llosa a acquis une renommée internationale dès 1962, avec la publication de La Ville et les Chiens.
Crédits : The Granger Collection, New York
Faut-il s'en attrister, faut-il s'en réjouir, Vargas Llosa, depuis lors, semble s'être profondément « occidentalisé ». À cette évolution, nul doute que L'Orgie perpétuelle (1978), remarquable essai consacré à Flaubert et à Madame Bovary, ait contribué. On s'étonnait là de voir un romancier, champion de l'allant, de la vitesse et de la facilité d'improvisation et d'invention, voire d'un certain feuilletonisme romanesque, se mettre si bien à l'écoute du champion de la description, du portrait, du frein de l'histoire – ces grands romans « paralysés » dont parlait Malraux – qu'est Flaubert.
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Écrit par :
- Philippe DULAC : agrégé de lettres modernes, ancien élève de l'École normale supérieure
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VARGAS LLOSA MARIO (1936- )
Dans le chapitre « Cycle de l'ironie » : […] Après cette œuvre monumentale, selon un rythme d'alternance auquel il semble être fidèle, Vargas Llosa publie, en 1973, un court roman : Pantaleón y las visitadoras (« Pantaléon et les visiteuses »). L'enjouement, la gouaille, la grivoiserie contribuent à une satire narquoise dans ce récit des aventures du capitaine Pantaleón Pantoja, chargé d'organiser, au profit des soldats servant dans la for […] Lire la suite
Pour citer l’article
Philippe DULAC, « LA TANTE JULIA ET LE SCRIBOUILLARD, Mario Vargas Llosa - Fiche de lecture », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 16 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/la-tante-julia-et-le-scribouillard/