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LA RÈGLE DU JEU (J. Renoir), en bref

Après les succès de La Bête humaine (1938) et surtout de La Grande Illusion (1937), Jean Renoir (1894-1979) est au sommet de sa popularité. Compagnon de route du Parti communiste, il est déçu par le Front populaire et convaincu, après les accords de Munich, qu'une nouvelle guerre est inévitable. Il entreprend dans l'urgence un film qui se veut un avertissement aux classes dirigeantes qui refusent de voir la réalité et « dansent sur un volcan ». Financé par le cinéaste avec le concours d'amis, ce film sera le plus coûteux de l'année et davantage qu'un échec : « une tape absolument magnifique », selon l'expression de Renoir lui-même. Le public ne comprend rien aux chassés-croisés amoureux des maîtres et des valets inspirés de Marivaux et Beaumarchais, pas plus qu'il n'est sensible à une écriture novatrice, mêlant plusieurs actions simultanées dans la profondeur du champ ou engagées au cours de longs plans-séquences. De leur côté, les amis politiques crient à la trahison. Le film est amputé de 20 à 30 minutes, en vain. Reconstituée en 1965, La Règle du jeu est tenu aujourd'hui pour le chef-d'œuvre de Jean Renoir et un jalon essentiel du cinéma moderne.

— Joël MAGNY

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

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Pour citer cet article

Joël MAGNY. LA RÈGLE DU JEU (J. Renoir), en bref [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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