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TATE JOHN (1925-2019)

John Tate - crédits : The Abel Prize/ The Norwegian Academy of Science and Letters

John Tate

Professeur à l'université Harvard la plus grande part de sa carrière, puis à l'université du Texas à Austin, le mathématicien américain John Tate a reçu le prix Abel en 2010 « pour l'étendue et le caractère durable de son influence sur la théorie des nombres ». Développée au cours du xxe siècle en l'une des branches les plus élaborées et sophistiquées des mathématiques, cette théorie a tissé de nombreux liens avec les autres domaines des mathématiques et John Tate est largement responsable de ces progrès.

Né le 13 mars 1925 à Minneapolis, John Torrence Tate est le fils d'un professeur de physique de l'université du Minnesota et d'une enseignante en lycée. Dès sa thèse, soutenue en 1950 à l'université de Princeton sous la direction d'Emil Artin, sur l'analyse de Fourier en corps de nombres, Tate ouvre la voie à la théorie moderne des formes automorphes. Avec Artin, il invente des techniques nouvelles de cohomologie des groupes. Avec Jonathan Lubin, il refonde la théorie locale du corps de classes en utilisant les outils de la théorie des groupes. Les « espaces analytiques rigides » qu'il invente engendrent un nouveau chapitre de la géométrie analytique.

L'impressionnante liste des objets mathématiques qui portent son nom, seul (cohomologie de Tate, dualité de Tate, motif de Tate, module de Tate, algorithme de Tate) ou attaché à un autre (groupes de Barsotti-Tate, groupes de Mumford-Tate, théorème de Honda-Tate pour les variétés abéliennes sur les corps finis, théorie de la déformation de Serre-Tate, groupes de Tate-Shafarevich, conjecture de Sato-Tate) montre l'étendue et la diversité de ses contributions. L'empreinte de ce mathématicien, mort le 16 octobre 2019, est visible dans la plupart des recherches en théorie des nombres et en géométrie arithmétique.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

Classification

Pour citer cet article

Bernard PIRE. TATE JOHN (1925-2019) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARTIN EMIL (1898-1962)

    • Écrit par Jean-Luc VERLEY
    • 1 319 mots
    ...rendu possibles les premiers résultats sur le corps de classe dans le cas non abélien. Pour terminer, signalons que c'est sous l'action d'un élève d'Artin,John Tate, que la théorie du corps de classe a repris un nouveau départ ces dernières années, par l'utilisation de méthodes cohomologiques.
  • NOMBRES (THÉORIE DES) - Nombres p-adiques

    • Écrit par Christian HOUZEL
    • 4 678 mots
    En s'inspirant de la théorie de Jacobi, J. Tate a élaboré une théorie analytique des fonctions elliptiques sur un corps p-adique. Soit q ∈ Qp tel que 0 < |q| < 1, on considère le corps des fonctions strictement méromorphes dans Qp − {0} (couronne de rayons 0 et ∞) qui sont...
  • ZÊTA FONCTION

    • Écrit par Jean DIEUDONNÉ
    • 2 949 mots
    ...généraux que ceux de Dedekind et put encore, au prix de calculs difficiles, prouver l'existence d'équations fonctionnelles. Dans sa thèse de 1950, J.  Tate a montré comment la théorie des idèles permet une exposition simple et unifiée de tous ces travaux qui, en définitive, peuvent être fondés sur la...

Voir aussi