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PSICHARI JEAN (1854-1929)

Linguiste et écrivain, Jean Psichari, père d'Ernest Psichari et gendre de Renan, est né à Odessa ; il vient en France à quatorze ans, à Marseille puis à Paris où il fera des études supérieures à l'École des langues orientales. Toute sa vie et son œuvre sont consacrées à la question linguistique en Grèce. Après quelques voyages dans ce pays, il devient directeur d'études à l'École pratique des hautes études, puis professeur à la Sorbonne et, en 1900, il succède à son maître, Legrand, à l'École des langues orientales. Il élabore peu à peu une doctrine sur l'emploi du grec moderne démotique. Une série d'essais de philologie et de linguistique contribuent ainsi à promouvoir cette langue. Il veut d'abord en établir les lois (Essais de grammaire historique néo-grecque, 1884) et en étudier l'évolution (Études de philologie néo-grecque, 1892), afin de montrer comment elle est la seule possibilité d'unité linguistique et, partant, d'unité nationale de la Grèce. Ce choix fondamental en faveur du grec moderne, il entend ensuite le mettre en pratique dans sa création littéraire personnelle. Mon voyage (1888) est ainsi l'un des premiers textes littéraires grecs rédigés en langue vulgaire, dont il illustre toute la richesse. Mais vouloir préciser les règles avec tant de détails entre en contradiction avec l'aspect créateur d'une langue populaire dont tous les usages ne sont pas entièrement fixés. Et cela met en cause l'entreprise du philologue qui ne réussira jamais pleinement. Psichari poursuit une œuvre littéraire, romans et nouvelles, en grec et en français. Il réunira ses œuvres complètes entre 1909 et 1912 : l'ensemble de ses œuvres d'imagination recevra le titre de Roses et pommes.

— Antoine COMPAGNON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université Columbia, États-Unis

Classification

Pour citer cet article

Antoine COMPAGNON. PSICHARI JEAN (1854-1929) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GRÈCE - Langue et littérature

    • Écrit par Christophe CHICLET, André MIRAMBEL, Panayotis MOULLAS
    • 7 317 mots
    Les difficultés ne manquaient pas, dues en partie à une vive réaction des tenants de l'archaïsme. Mais, en 1888, Mon voyage, de Jean Psichari (1854-1929), constitue une étape essentielle du mouvement vulgariste. La génération de 1880 avait trouvé son chef de file, qui, par sa formation scientifique...

Voir aussi