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BLANCHE JACQUES-ÉMILE (1861-1942)

<em>Igor Stravinski</em>, J.-É. Blanche - crédits : Josse/ Leemage/ Corbis Historical/ Getty Images

Igor Stravinski, J.-É. Blanche

Élève de Gervex et de Humbert, encouragé à ses débuts par Fantin-Latour et par Manet, Blanche est très tôt marqué, comme artiste, par ses origines sociales (il est le fils du célèbre aliéniste Émile-Antoine Blanche) et par son mode de vie : personnalité du Tout-Paris, et tenant salon, il est en relation avec toutes les figures marquantes du milieu artistique parisien, musiciens comme Debussy et Stravinski, hommes de lettres, de Proust et Barrès à Gide, Cocteau ou Mauriac, ou même peintres, comme Degas et Renoir. L'essentiel de sa peinture, de la Belle Époque aux Années folles, est consacré à la représentation rapide et flatteuse de ce monde brillant, dans ce qu'il a de plus artificiel et de plus extérieur : « M. Jacques-Émile Blanche peint toujours pour Pétrone, arbitre des élégances, et pour Brummel, dont le chic étonna la bonne société à Caen en Normandie. Ces dandies n'ont aujourd'hui personne qui les égale. Mais la peinture de M. Blanche est faite à leur image » (Apollinaire, 1910). Bien qu'elle fasse parfois preuve d'une remarquable virtuosité et d'un « chic » étourdissant, son œuvre, qu'on peut aujourd'hui juger au musée de Rouen (cent vingt-six tableaux), tombe souvent dans les faiblesses d'un style relâché et facile qui n'est qu'une vulgarisation du meilleur Manet ou, dans les cas les plus favorables, qu'un pastiche de l'école anglaise (Le Peintre Thaulow et sa famille, musée d'Orsay, Paris). Quant à ses innombrables portraits de célébrités (Mallarmé, 1889 ; Gide, 1912 ; Valéry, 1913 ; Claudel, 1919 ; Max Jacob, 1921), ils n'ont pas toujours l'intérêt iconographique qu'on pourrait en attendre, tant est hâtive et superficielle l'approche des modèles. Malgré sa sensibilité, une intelligence et une culture qui sont indéniables, les très nombreux écrits de Blanche sont inégaux (Propos de peintres, 3 vol., 1919-1928 ; le volume I De David à Degas, paru en 1919, est préfacé par Marcel Proust ; Cahiers d'un artiste, 1920 ; Les Arts plastiques, 1931).

— Jean-Paul BOUILLON

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art moderne et contemporain à l'université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand

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Pour citer cet article

Jean-Paul BOUILLON. BLANCHE JACQUES-ÉMILE (1861-1942) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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<em>Igor Stravinski</em>, J.-É. Blanche - crédits : Josse/ Leemage/ Corbis Historical/ Getty Images

Igor Stravinski, J.-É. Blanche

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