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CELLERIER JACQUES (1742-1814)

Nommé ingénieur de la généralité de Paris, l'architecte Cellerier, originaire de Dijon, fit carrière presque exclusivement dans la capitale. Il y construisit de nombreuses demeures privées : l'hôtel de Verrière (1774, rue Verte-Saint-Honoré), l'hôtel de Mme d'Épinay, l'amie de Jean-Jacques Rousseau (1776-1777, rue de la Chaussée-d'Antin), la maison du duc de Laval (1777, boulevard du Montparnasse), l'hôtel de Montigny (1778-1782, rue de Provence) et la maison du prince de Soubise (1787-1788, rue de l'Arcade). Le café Chinois qu'il éleva sur les grands boulevards (1777) devint un des lieux les plus fréquentés des Parisiens épris d'un orientalisme déjà très « couleur locale ». L'Antiquité gréco-romaine demeure cependant le modèle préféré de Cellerier : le style de ses décorations d'appartement, proche de celui d'un Brongniart, s'inspire directement des peintures pompéiennes. Le souvenir de la Rome antique culmine pendant la Révolution et Cellerier donne les dessins d'éléments décoratifs pour des fêtes célèbres : l'arc de triomphe du Champ-de-Mars pour la fête de la Fédération (1790) et le char funèbre pour le cortège de la translation des cendres de Voltaire au Panthéon (1791). Sous l'Empire, Cellerier participe aux projets d'édification d'une fontaine colossale sur la place de la Bastille et propose un modèle d'éléphant, symbole de César (1810 ; exécuté en plâtre, ce monument ne sera jamais coulé en bronze, mais il servira de retraite au Gavroche de Victor Hugo !). Des plus modestes aux plus grands, les projets de Cellerier révèlent un esprit curieux, très représentatif des différentes tendances du néo-classicisme. Le projet du théâtre qui devait être édifié sur la place des États à Dijon (1786) est un des meilleurs exemples d'esthétique urbaine de la fin de l'Ancien Régime (ce projet, considérablement réduit, ne sera réalisé qu'après la mort de Cellerier).

— Daniel RABREAU

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-I-Sorbonne, directeur du centre Ledoux

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Daniel RABREAU. CELLERIER JACQUES (1742-1814) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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