Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BRABHAM JACK (1926-2014)

L’Australien Jack Brabham est le seul pilote automobile à avoir été sacré champion du monde de formule 1 au volant d’une monoplace de sa propre écurie.

Jack Brabham est né le 2 avril 1926 à Hurtsville, près de Sydney. Après s'être essayé à la compétition automobile en Australie et en Nouvelle-Zélande à la fin des années 1940 et au début des années 1950, il gagne l'Europe et dispute le Championnat du monde de formule 1 en 1955, au volant d'une Cooper. Il ne connaîtra la réussite qu'à partir de 1959. Cette année-là, l'écurie Cooper propose une monoplace révolutionnaire : le moteur Climax de 2 500 cm3 (240 chevaux) est placé à l'arrière, ce qui permet un important gain de poids et une meilleure tenue de route. Jack Brabham ne remporte que deux grands prix, tout comme les Britanniques Stirling Moss – qui pilote également une Cooper-Climax – et Tony Brooks, sur Ferrari. Par contre, il se montre plus régulier, ce qui lui permet de devenir champion du monde. Néanmoins, il n’acquiert le titre que lors de la dernière course de l’année, le Grand Prix des États-Unis, dans des conditions qui prêteraient aujourd’hui à sourire : en panne d’essence sur le circuit de Sebring à quelques centaines de mètres du but, il doit pousser sa monoplace jusqu’à la ligne d’arrivée, ce qui lui permet d’obtenir une quatrième place synonyme de titre mondial. Pour la première fois depuis la création du Championnat du monde en 1950, un pilote conduisant une monoplace britannique est couronné, ce qui annonce un changement d'ère, les voitures italiennes marquant le pas. En 1960, Jack Brabham domine nettement ses concurrents : vainqueur de cinq grands prix, il est champion du monde pour la deuxième fois, avec une nette avance sur ses coéquipiers Bruce McLaren et Stirling Moss.

Sans résultats probants en 1961, Jack Brabham s'associe en 1962 avec Ron Tauranac, avec qui il fonde la société Motor Racing Developments (appelée aussi Brabham Racing Organisation), pour réaliser sa propre monoplace de formule 1. Les résultats se font attendre, mais le succès sera au rendez-vous en 1966. Cette année-là, Jack Brabham remporte quatre courses et s'adjuge un troisième titre mondial. Pour la première fois, un pilote devient champion du monde de formule 1 au volant d'une monoplace dont il est le concepteur. Ce titre a bien sûr une saveur particulière pour ce fier Australien : « [le titre] le plus chargé d’émotion fut le troisième, en 1966. Un grand moment pour l’Australie. Je conduisais non seulement une Brabham, mais équipée d’un moteur Repco, lui aussi australien », déclarera-t-il. En 1967, Jim Clark, sur Lotus, réalise des prouesses, mais sa monoplace ne s'avère pas suffisamment fiable et les Brabham dominent le Championnat : Jack Brabham remporte deux courses, tout comme son coéquipier néo-zélandais Dennis Hulme ; ce dernier, très régulier (il monte huit fois sur le podium), est sacré champion du monde, devant Jack Brabham. Battu comme pilote, Jack Brabham est cette fois champion du monde en tant que patron d'écurie.

Jack Brabham remporte une dernière course, le Grand Prix d'Afrique du Sud, le 7 mars 1970, et met un terme à sa carrière de pilote à la fin de cette année-là. Il a disputé 126 grands prix et en a gagné 14.

Jack Brabham cède immédiatement les parts de son écurie à Ron Tauranac, qui la revendra l’année suivante à Bernie Ecclestone. Par la suite, le Brésilien Nelson Piquet sera deux fois champion du monde au volant d’une Brabham (1981, 1983). Jack Brabham, quant à lui, participe jusqu’en 2000, en passionné, à des courses historiques réunissant d’anciennes gloires (Goodwood Tour Auto, Classic Adelaïde Rally…). Il meurt le 19 mai 2014.

— Pierre LAGRUE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. BRABHAM JACK (1926-2014) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi