Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EFREMOV IVAN ANTONOVITCH (1907-1972)

Paléontologiste et écrivain soviétique. Efremov commença ses études à Leningrad après la Première Guerre mondiale sous la direction de l'académicien P. Souchkine (1922). À partir de 1929, il fut collaborateur technique au Musée de géologie de Leningrad et y termina ses études à l'Institut des mines (1935). Il obtint son doctorat ès sciences en 1940. Il succéda à son maître comme directeur des laboratoires et services de recherche sur les vertébrés inférieurs à l'Institut de paléontologie de l'Académie des sciences soviétique à Moscou (1937-1959). Il dirigea une série d'expéditions et de prospections en Sibérie (monts de l'Altaï), en Iakoutie et en Extrême-Orient, dans le désert de Gobi en particulier. Il est le fondateur de la taphonomie (partie de la paléontologie qui étudie les lois de formation des gisements fossilifères, le mode d'enfouissement des animaux juste après leur mort, et leur fossilisation). Il a reçu en 1952 le prix d'U.R.S.S. pour l'ensemble de ses travaux et spécialement pour son ouvrage majeur Taphonomie et annales géologiques, dont le volume relatif aux vertébrés a eu un grand succès. Le deuxième volume relatif aux invertébrés n'a jamais paru.

Efremov est en même temps le plus connu des auteurs soviétiques de science-fiction. Il a redonné vie à un genre tombé dans l'oubli, après Nous autres de Zamiatine, Les Œufs fatidiques de Boulgakov, Aelita d'Alexeï Nicolaïevitch Tolstoï, œuvres écrites au début des années vingt.

Après des récits de science-fiction et d'aventure, après Les Vaisseaux cosmiques (Zvëzdnye korabli, 1948), où l'esprit humain lutte contre les mystères de la nature, Efremov écrit le roman qui lui a apporté la notoriété, La Nébuleuse d'Andromède (Tummannost' Andromedy, 1957), une peinture de la société communiste future. C'est, par-delà le thème classique de l'espace-temps, une réflexion philosophique sur l'évolution de l'humanité. Beaucoup moins optimiste est sa dernière œuvre, L'Heure du taureau (Čas byka, 1969), qui montre une société soumise à une dictature dont certains aspects rappellent celle de Staline.

L'œuvre d'Efremov a fait naître en U.R.S.S. une littérature de science-fiction abondante et populaire, notamment parmi les scientifiques : des recueils annuels sont publiés, des auteurs étrangers traduits, de nouveaux écrivains se révèlent. Parmi eux, il faut nommer les frères Strougatski, qui, après des œuvres de science-fiction classique, des utopies, posent dans leurs romans le problème des fins et des moyens du progrès et celui de la responsabilité de l'homme ; ils s'orientent ainsi, sous couvert de science-fiction, vers une satire de la société soviétique, de la bureaucratie, de la démagogie.

— Alexis BERELOWITCH

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : agrégé de l'Université, maître de conférences à l'université de Paris-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Alexis BERELOWITCH. EFREMOV IVAN ANTONOVITCH (1907-1972) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • SOVIÉTIQUE SCIENCE-FICTION

    • Écrit par Leonid HELLER
    • 839 mots
    • 1 média

    Le folklore slave, qui fait volontiers siennes les mythologies orientales, et l'héritage byzantin, soumis à l'influence intermittente de l'Occident, telles sont les sources où puisent les courants séculaires de la littérature russe — le merveilleux et l'utopie. Souvent...

Voir aussi