Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ITŌ HIROBUMI (1841-1909)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par
Saionji Kimmochi - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Saionji Kimmochi

Fils d'un valet attaché aux armées seigneuriales de Chōshū, Itō Hirobumi ne fut reconnu comme officier qu'en 1863. Il fut disciple de Yoshide Shōin, qui fut l'éducateur de la plupart des réformateurs issus de Chōshū, des premières années de Meiji. Parti clandestinement faire des études à Londres avec quatre compagnons, il revint précipitamment au Japon pour tenter d'empêcher, mais sans succès, l'intervention de la flotte alliée des puissances occidentales contre Shimonoseki, en 1864. Il demeura relativement effacé, jusqu'au changement de régime de 1868. Membre du collège inférieur de l'exécutif du premier gouvernement Meiji, il fut nommé préfet du département de Hyōgo, après avoir occupé un poste au ministère des Affaires étrangères, puis promu vice-ministre auxiliaire des Finances et des Affaires du peuple. Ensuite, il partit faire des études d'économie politique aux États-Unis, de 1870 à 1871. À cette époque, son projet de réforme monétaire fut adopté par le gouvernement : Itō compte ainsi parmi les fondateurs de la nouvelle unité monétaire japonaise, le yen. De 1871 à 1873, Itō accompagna la délégation d'Iwakura Tomomi, la première ambassade envoyée par le gouvernement de Meiji aux États-Unis et en Europe. Il revint dans son pays convaincu de la nécessité de moderniser le Japon : conseiller du gouvernement et ministre de l'Industrie, il fut le véritable bras droit d'Ōkubo Toshimichi. Après l'assassinat de celui-ci, il lui succéda au poste de ministre de l'Intérieur et devint le chef de fait du gouvernement. En désaccord avec son collaborateur Ōkuma Shigenobu sur l'opportunité d'instaurer immédiatement un régime constitutionnel et parlementaire, il le fit destituer du pouvoir en 1881, tout en obtenant de la cour impériale une déclaration promettant la convocation de la Diète pour 1890. De 1882 à 1883, il se rendit en Allemagne et en Autriche pour suivre des cours de droit, afin de préparer la rédaction de la première Constitution japonaise. De retour à Tōkyō, il se consacra à la remise en ordre du nouveau régime impérial : il supprima le système collégial de l'exécutif en installant son propre cabinet des ministres ; puis il institua en 1888 le Conseil suprême (Sūmitsuin), qu'il présida et à qui la rédaction de la Constitution était confiée. La Constitution de Meiji fut ainsi promulguée en 1889, et la Diète convoquée comme prévu en 1890. Itō lui-même avait abandonné en 1888 la présidence du gouvernement à Kuroda Kiyotaka de Satsuma et avait ménagé la passation des pouvoirs en 1889 à Yamagata Aritomo de Chōshū, réformateur de l'armée. Une crise gouvernementale s'étant ouverte en 1891, il proposa le réformateur des finances Matsukata Masayoshi de Satsuma comme Premier ministre. Personnellement, il eût sans doute préféré disposer d'un choix plus large de chefs de gouvernement. Mais les factions de Chōshū et de Satsuma demeuraient puissantes dans les milieux gouvernementaux et parmi les hauts fonctionnaires, alors que les infrastructures économiques et administratives n'étaient pas encore solidement établies. Par ailleurs, la Diète abusait de son seul pouvoir réel, le rejet de la loi budgétaire, pour faire obstruction au gouvernement. C'est ainsi qu'Itō était amené à jouer le rôle de médiateur entre les factions et de modérateur entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif : il devenait le conseiller le plus écouté de l'empereur. Inéluctablement, il fut de nouveau nommé Premier ministre en 1892 : il s'entoura d'une coalition des factions de Chōshū et de Satsuma. Soucieux de rehausser le prestige national, il entreprit la révision des traités inégaux ; mais il se trouvait lui-même en butte aux attaques de l'opposition parlementaire dirigée par Ōkuma et Itagaki, qui réclamait une intervention en Corée ; il put consolider sa position en déclenchant[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Paul AKAMATSU. ITŌ HIROBUMI (1841-1909) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Saionji Kimmochi - crédits : Fox Photos/ Getty Images

Saionji Kimmochi

Autres références

  • JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par , , , et
    • 44 405 mots
    • 52 médias
    Le véritable artisan de la modernisation, telle qu'elle fut conçue sous Meiji, fut Itō Hirobumi (1841-1909). Issu d'une modeste famille de bushi de Chōshū, il se spécialisa dans l'économie politique, voyagea aux États-Unis et en Europe, et fut le bras droit d'Ōkubo. Il accorda la priorité à l'industrialisation...
  • SEIYŪKAI

    • Écrit par
    • 993 mots
    • 1 média

    Parti politique japonais, dont le nom complet est Rikken Seiyūkai, c'est-à-dire Association constitutionnaliste des amis de la politique (1900-1940). Fondée par Itō Hirobumi, la Seiyūkai est issue des mêmes origines que le Minseitō. Lorsque la tentative d'un gouvernement que soutenait le parti...