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KAMERLINGH ONNES HEIKE (1853-1926)

Né le 21 septembre 1853 à Groningue (Pays-Bas), Heike Kamerlingh Onnes était issu d'une famille de riches marchands et industriels. Après des études à l'université de Groningue, interrompues par un séjour de trois semestres à Heidelberg où il côtoya Robert Bunsen et Gustav Kirchhoff, il soutint sa thèse de doctorat en 1879 sur « de nouvelles preuves de la rotation axiale de la Terre ». Après quelques années d'enseignement à Delft, il devint professeur à l'université de Leyde en 1882 et y continua ses recherches jusqu'à sa retraite en 1923. Il mourut à Leyde le 21 février 1926.

Kamerlingh Onnes fut un pionnier de la physique des basses températures. Expérimentateur de talent, il fit de son laboratoire le premier centre organisé selon le principe des grandes institutions de recherche modernes, doté d'installations techniques de grande qualité et ouvert à qui voulait y venir travailler. Neuf ans après James Dewar, il liquéfia l'hydrogène, mais en quantité beaucoup plus importante. La liquéfaction de l'hélium qu'il parvint à réaliser le 10 janvier 1908 permit d'atteindre quelque 4,2 kelvins. Il avait pour cela organisé un atelier de fabrication d'hélium par chauffage de monazite, phosphate naturel de thorium et de cérium provenant de Caroline du Nord. Le prix Nobel de physique lui sera attribué en 1913 pour ce résultat remarquable. Pendant des années, il tentera en vain de solidifier l'hélium

En 1911, son étudiant en thèse, Gilles Holst, qui était chargé de diverses mesures électriques découvrit que, à une température inférieure à 4,2 kelvins, la résistivité du mercure chutait brutalement de quelque trois ordres de grandeur pour atteindre une valeur compatible avec zéro. Despote scientifique, Kamerlingh Onnes signera seul la publication annonçant cette importante découverte tandis que Horst quittera bientôt Leyde pour fonder les laboratoires de recherche Philips à Eindhoven. Cette supraconductivité ne sera comprise qu'en 1947 lorsque John Bardeen, Leon N. Cooper et John R. Schrieffer proposeront leur théorie (B.C.S.).

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

Classification

Pour citer cet article

Bernard PIRE. KAMERLINGH ONNES HEIKE (1853-1926) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FROID, physique

    • Écrit par Jean MATRICON, Georges WAYSAND
    • 4 042 mots
    • 2 médias
    L'état supraconducteur fut découvert en 1911 par Kamerlingh Onnes au cours d'une expérience où il étudiait l'effet des très basses températures, que venait de lui rendre accessible la liquéfaction de l'hélium, sur la conductivité électrique des métaux. À 4,19 K, la résistance au courant électrique...
  • SUPERFLUIDITÉ

    • Écrit par Sébastien BALIBAR
    • 5 836 mots
    • 5 médias
    C'est à Leyde en 1908 que Kamerlingh Onnes avait réussi pour la première fois à liquéfier l'hélium 4, à 4,2 K sous pression atmosphérique, mais il ne découvrit pas sa superfluidité. Les premières propriétés étonnantes de l'hélium liquide ont été découvertes en 1932 par John McLennan, à...
  • SUPRACONDUCTIVITÉ

    • Écrit par Julien BOK
    • 5 849 mots
    • 13 médias

    Dans les années 1910, la théorie des métaux de Paul Drude attribue leur conductivité à l’existence en leur sein d’électrons libres, non liés aux ions du réseau cristallin. Cette conductivité est limitée par l’interaction avec les vibrations de ce réseau (ou phonons) et les impuretés du métal. Cette...

  • THÉORIE DE LA SUPRACONDUCTIVITÉ

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 119 mots
    • 1 média

    Découverte sur un échantillon de mercure par le physicien néerlandais Kamerlingh Onnes en 1911, la propriété qu'ont certains éléments de n'opposer aucune résistance au passage d'un courant électrique à température suffisamment basse est comprise en 1957 par les physiciens américains ...

Voir aussi