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GRUE

Grand échassier au cou allongé, aux longues pattes et aux cris puissants, vivant dans les zones humides et les prairies sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique et de l'Amérique du Sud. Classe : Oiseaux ; ordre : Gruiformes ; famille : Gruidés.

Grues cendrées - crédits : Wildlife_World / Biosmotion

Grues cendrées

Les grues sont représentées par une quinzaine d'espèces réparties en deux sous-familles : celle des Gruinae ou grues vraies (avec deux genres : Grus et Anthropoides) et celle des Balearicinae ou grues couronnées. La taille de ces grands échassiers varie de 90 centimètres pour la demoiselle de Numidie, encore appelée grue demoiselle (Anthropoides virgo), à 1,70 mètre pour la grue Antigone (Grus antigone) ; la plus lourde, la grue de Mandchourie (Grus japonensis), aussi nommée grue du Japon, pèse près de 12 kilogrammes.

Grues couronnées - crédits : C. Jourdan

Grues couronnées

Grues du Japon - crédits : J. Anon/ Shutterstock

Grues du Japon

Les grues vivent généralement dans les zones humides, d'où leurs grandes pattes adaptées à la marche dans l'eau et leur long bec pour fouiller le sol. Les deux espèces du genre Anthropoides possèdent des doigts plus courts (pour la course) et un bec moins long (pour attraper les graines et insectes du sol). Les grues couronnées (genre Balearica) sont les seules à pouvoir se percher dans les arbres, d'où la présence d'un long doigt préhensile. La grue caronculée (Grus carunculatus) est la plus aquatique. Une partie de la tête des grues est dépourvue de plumes, laissant alors apparaître la peau plus ou moins rouge suivant l'état d'excitation de l'oiseau et signe de communication entre individus. En captivité, certaines grues ont atteint l'âge de soixante-dix ans.

Leur alimentation très variée (régime omnivore) se compose, suivant les espèces, de graines, feuilles, fruits, baies, plantes aquatiques, racines, vers, insectes, escargots, reptiles, rongeurs, petits oiseaux...

Beaucoup d'espèces muent complètement, ce qui les rend provisoirement inaptes au vol. Chaque année, à l'automne, les espèces vivant dans l'hémisphère Nord migrent vers le sud, après avoir constitué leurs réserves graisseuses durant l'été : elles se rassemblent en larges colonies puis s'envolent, après une longue course d'élan. Elles utilisent les courants thermiques pour prendre de l'altitude et adoptent une formation en V. Au sein de cette formation, la disposition de chaque individu (par rapport à son prédécesseur) permet de diminuer l'effort lié à la pénétration dans l'air et d'économiser l'énergie. Les grues se laissent porter par les airs, le cou et les pattes étendus dans le prolongement du corps, cherchant régulièrement d'autres courants d'air chaud pour reprendre de l'altitude, ou adotent le vol battu, plus rapide mais moins économique. Certaines grues, comme la grue cendrée (Grus grus), survolent l'Himalaya. Les petits restent près de leurs parents et apprennent la route. La vitesse de vol peut atteindre 80 km/h. Selon la zone de nidification, les grues suivent des routes distinctes jusqu'aux régions d'hivernage.

Toutes les grues « dansent » : les jeunes, les célibataires pour séduire, les couples pour consolider les liens. Sauts, saluts, petits vols, lancers d'objets, accompagnés de cris puissants plus ou moins à l'unisson, sont quelques-unes des phases de ces ballets qui peuvent avoir lieu à tout moment de l'année même s'ils sont plus fréquents au printemps.

Les grues sont monogames, les couples restent unis tout au long de l'année et, tant qu'ils se reproduisent, pour la vie. Lors de la saison de reproduction, les couples défendent leur territoire par des cris, des postures de défense et des attaques. Les mâles et les femelles participent à la fabrication d'un nid de branchages ; seules les deux espèces du genre Anthropoides déposent leurs œufs sur le sol nu. Deux œufs sont pondus (trois chez les grues couronnées,[...]

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Écrit par

  • : chargée de la valorisation scientifique du département des jardins botaniques et zoologiques du Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Emmanuelle GOIX. GRUE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Grues cendrées - crédits : Wildlife_World / Biosmotion

Grues cendrées

Grues couronnées - crédits : C. Jourdan

Grues couronnées

Grues du Japon - crédits : J. Anon/ Shutterstock

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