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GERTRUDE sainte (1256 env.-1301/02)

À cinq ans, vers 1261, Gertrude fut placée à l'abbaye de Helfta, près d'Eisleben en Saxe. Elle y mourut probablement le 17 novembre 1302 (ou 1301). Gertrude n'a rempli aucune charge importante, ni dans le monastère ni en dehors, mais c'est l'une des plus grandes mystiques qu'ait connues l'Église catholique. Son œuvre écrite est censée comprendre sept Exercices, méditations sur les grandes heures de la vie chrétienne et monastique, et un recueil en cinq livres, Le Héraut de l'amour divin, qui se compose de récits et d'effusions sur la vie intérieure. En réalité, dans ce dernier ouvrage, seul le deuxième livre est certainement de Gertrude, les autres ayant seulement été composés dans son monastère. Ce livre se distingue par sa qualité ; seul il échappe entièrement à la mièvrerie et au mauvais goût.

Instruite, sensible, lyrique, Gertrude exploite des thèmes chers aux poètes : la nature, l'amour, la mort. Mais, comme pour Gertrude l'aimé est Dieu, il en résulte un renversement des valeurs habituelles ; la mort devient aimable, qui introduit à l'aimé ; et la nature est insipide si elle ne contient pas l'aimé. La tristesse de passer devient tristesse de ne pas passer assez vite. La nostalgie de l'extase en l'aimé qui ne passe point est chantée avec un accent qui touche la sensibilité moderne. Nourrie de l'Écriture et de la liturgie, Gertrude a une spiritualité simple, une piété qui la porte de préférence vers l'Incarnation et l'humanité du Christ.

Les écrits de Gertrude, tombés dans un certain oubli à la fin du Moyen Âge, connurent un regain de faveur au xvie et surtout au xixe siècle ; leur profondeur mystique alliée à la simplicité dans l'expression est fort goûtée de nos jours.

Introduite au calendrier romain en 1738, la fête de sainte Gertrude fut placée au 17, puis au 15 novembre ; elle est désormais fixée au 16, celle de sainte Élisabeth de Hongrie tombant le 17.

— Jacques DUBOIS

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Écrit par

  • : moine bénédictin, directeur d'études à l'École pratique des hautes études (IVe section)

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Pour citer cet article

Jacques DUBOIS. GERTRUDE sainte (1256 env.-1301/02) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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