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FABIA GENS

Famille patricienne dont l'origine remonte aux premiers temps de la Rome royale, la gens Fabia affirme descendre d'Hercule et du fils de Mercure, Évandre, qui construisit une ville sur le mont Palatin. La gens Fabia a reçu ce nom parce qu'elle a importé, dit la légende, la culture de la fève (faba). La plus grande partie de la gens Fabia se sacrifie avec quatre mille autres Romains pour contenir, au ~ ve siècle, l'avance des Véiens qui menacent Rome. Ainsi périssent les trois frères Quintus, Céson, et Marcus Vibulanus Fabius en ~ 479. Pourtant reste un jeune enfant, Quintus Fabius Vibulanus, fils de Marcus qui sera le nouveau rameau de la gens Fabia. Celle-ci se perpétue jusqu'au iie siècle. Le rescapé de la tuerie des Véiens, trois fois consul, en ~ 467, en ~ 465 et en ~ 459, est un adversaire constant des plébéiens. En revanche, son fils Numerius Fabius Vibulanus, consul en ~ 421, fait preuve de plus de compréhension envers le parti populaire et autorise l'élection des plébéiens à la questure. Il prend une part importante à l'expansion de Rome en Italie et apparaît comme un des adversaires les plus acharnés des Éques. Quelque cinquante années plus tard, un autre Fabius, surnommé Ambustus en raison d'un coup de foudre dont il a été frappé (ce qui prouve que Jupiter le protège), poursuit la conquête de l'Italie au profit de Rome, en soumettant, en sa qualité de consul en ~ 360, ~ 356 et ~ 354 les Herniques, les Falisques, les Tarquiniens avant d'achever sa brillante carrière par la dictature en ~ 351. Son fils Maximus Fabius Rullianus, cinq fois consul et deux fois dictateur, continue la tâche entre ~ 325 et ~ 295 et obtient plusieurs victoires sur les Samnites. Mais le but que semble s'être fixé entre le ~ ve et le ~ iiie siècle la gens Fabia, celui de donner toute l'Italie à Rome, n'est pas encore atteint. Quintus Fabius Maximus Gurges (gurges signifie « le glouton ») achève l'entreprise de son père en réduisant une nouvelle fois les velléités d'indépendance des Samnites.

Le plus célèbre membre de la gens Fabia est assurément Quintus Maximus Verrucosus (à cause d'une verrue qu'il avait sur la lèvre supérieure), Ovicula (en raison de la douceur de son caractère) et Cunctator (par suite de la prudence excessive dont il fit preuve au cours de la seconde guerre punique). C'est en effet lui qui s'oppose à la gens Cornelia et à Scipion l'Africain qui préconisent une politique offensive contre Hannibal et en Afrique. Ainsi les familles patriciennes rivalisent-elles d'influence à Rome dans la conduite de la politique.

La gens Fabia a donné aussi à la République romaine un peintre, Quintus Fabius Pictor, qui peignit les murs du temple du Salut dédié en ~ 302 par le dictateur Junius Brutus Bibulus, ainsi qu'un historien, Fabius Pictor, petit-fils du précédent, auteur des Annales de Rome, dont il ne nous reste que quelques fragments et auxquelles Tite Live et Dion Cassius ont fait de larges emprunts.

Artisan de la domination de Rome sur toute l'Italie, la gens Fabia n'a pas eu la hauteur de vues de la gens Cornelia, qui prendra le relais à la fin de la seconde guerre punique et qui a pour ambition de porter le nom de Rome au-delà des mers.

— Joël SCHMIDT

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Écrit par

  • : diplômé d'études supérieures d'histoire, directeur de collections historiques

Classification

Pour citer cet article

Joël SCHMIDT. FABIA GENS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • PUNIQUES (GUERRES)

    • Écrit par Gilbert-Charles PICARD
    • 4 946 mots
    • 5 médias
    ... siècle, apparaît ainsi beaucoup plus complexe qu'on ne le croyait, comme l'a montré, en 1962, F. Cassola : si certaines familles nobles, comme les Fabii, demeuraient attachées à une politique exclusivement terrienne, d'autres montraient un esprit plus ouvert et plus hardi. On constate d'autre part...

Voir aussi