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ENTÉROVIRUS

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Le virus Coxsackie

En 1948, aux États-Unis, Dalldorf et Sickles découvrent, dans les fèces de deux enfants atteints d'affections paralytiques, un virus distinct du virus poliomyélitique, car inoffensif pour le singe, mais au contraire pathogène pour le souriceau nouveau-né. Dénommé virus Coxsackie, du nom du village où habitaient ces malades, cet agent conférait au souriceau une paralysie avec lésion du système musculaire.

L'année suivante, en Nouvelle-Angleterre, Melnick et ses collaborateurs découvraient un virus analogue, mais se distinguant du premier par le type des lésions données au souriceau d'expérience (lésions du système nerveux central, du cœur, etc.). Ainsi est née la distinction entre deux groupes différents de virus Coxsackie, le groupe A (type Dalldorf) et le groupe B (type Melnick).

Rapidement ces virus ont été retrouvés dans divers pays du monde, notamment en France (Lépine). On pouvait les isoler chez des malades atteints de plusieurs sortes d'affections :

– la myalgie épidémique ou pleurodynie : affection connue depuis longtemps et étudiée en particulier dans l'île danoise de Bornholm en 1930 par Sylvest ; c'est une affection fébrile avec douleurs musculaires ; son évolution est généralement bénigne ;

– des atteintes du cœur : myocardites aiguës, plus rarement péricardites, parfois secondaires à une myalgie épidémique (la myocardite du nouveau-né et du nourrisson, heureusement rare, est une affection grave) ;

– des affections du système nerveux : avant tout méningites lymphocytaires, d'allure épidémique ou en cas isolés, à évolution favorable dans tous les cas, et parfois paralysies, mais qui guérissent généralement sans séquelles ;

– des maladies respiratoires : simple rhume, le plus souvent, ou pharyngite vésiculeuse avec température élevée et dysphagie marquée (« herpangina » de Zahorsky) ;

– des affections fébriles sans signe de localisation, survenant plutôt dans la belle saison, d'où le nom de grippes estivales.

Les caractéristiques générales des virus Coxsackie sont celles des entérovirus, décrites ci-dessous ; il en est de même pour les propriétés épidémiologiques. Précisons seulement que les virus du groupe A (23 types sérologiques) s'isolent mal en cultures cellulaires et qu'aujourd'hui encore on les étudie sur le souriceau nouveau-né ; au contraire, les virus du groupe B (6 types sérologiques) croissent facilement en cultures cellulaires, celles de rein de singe en particulier. Le diagnostic de laboratoire se fait par les procédés d'isolement évoqués ci-dessus et par la sérologie, qui nécessite l'examen de deux échantillons de sang du malade, l'un précoce, prélevé le plus tôt possible au début de l'affection, l'autre tardif, prélevé dix à quinze jours après le premier.

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Écrit par

  • : docteur en médecine, professeur de microbiologie à l'École nationale de la santé publique

Classification

Pour citer cet article

Jacques MAURIN. ENTÉROVIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • VIRUS NEUROTROPES

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    • 6 194 mots
    • 5 médias
    ...p. 100) sont causés par des virus intestinaux (entérovirus), principalement chez les enfants de moins de dix ans. On dénombre autour de soixante types d’entérovirus différents. La particularité des entérovirus est leur capacité à résister dans le tractus digestif au sein duquel ils se multiplient activement...