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FAGUET ÉMILE (1847-1916)

La bourgeoisie cultivée de la Belle Époque raffola de ce critique : curieux, disert, bon conférencier, Émile Faguet passe pour subtil et brillant. Il sait exposer avec clarté, doser érudition légère et impressionnisme de bon ton ; il se défie des idées générales et des approches trop théoriques ; il a le goût du classement, de la comparaison et de l'analyse, et décortique les œuvres et les auteurs qu'il étudie seulement pour mieux marquer l'unité de leur recherche. Il défend très fermement la tradition classique (en particulier contre le xviiie siècle, qu'il ne prise guère) et s'attache à dégager la valeur morale des grands textes. On voit comment cet esprit clair, enjoué, superficiel, aimablement réactionnaire, sachant cacher son dogmatisme derrière un bavardage humaniste, élégant et plus ou moins discrètement moralisateur, pouvait plaire à son public. Ses études sur les différents siècles de la littérature française comme ses monographies sur des auteurs (Corneille, La Fontaine, Voltaire, Flaubert), écrites avec alacrité, sont parfois encore appréciées. Mais, dans l'ensemble, les travaux de ce critique à la plume trop souvent intempérante tombent peu à peu dans l'oubli.

— Claude BURGELIN

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Écrit par

  • : professeur émérite de littérature française, université Lyon-II

Classification

Pour citer cet article

Claude BURGELIN. FAGUET ÉMILE (1847-1916) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MAETERLINCK MAURICE (1862-1949)

    • Écrit par Gérard PRÉVOT
    • 1 191 mots
    • 1 média

    Maeterlinck, mieux qu'aucun autre, s'est bon gré mal gré identifié à ce symbolisme au sein duquel il a vécu et dont il a tiré les accents les plus caractéristiques en même temps que les plus personnels.

    Il doit sa gloire à un malentendu. De La Princesse Maleine publiée en 1889, ...