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IRVING ÉGLISE D'

Dénomination impropre, mais courante, pour désigner l'Église catholique apostolique, à l'origine de laquelle Edward Irving (1792-1834) joua cependant un rôle non négligeable. Né dans le sud de l'Écosse, étudiant à Édimbourg, Irving eut comme collègue, en 1819 à Glasgow, le célèbre prédicateur T. Chalmers (1780-1847). En 1822, il fut appelé par l'Église écossaise de Londres. Sa prédication lui valut une très grande popularité. C'est là que, en lisant des œuvres du jésuite Lacunza, il entra en contact avec des pensées attachées au renouveau prophétique et teintées de millénarisme, et qu'il rencontra, en décembre 1826, le parlementaire Henry Drummond (1786-1860) qui organisa une réunion sur le prophétisme dans sa résidence d'Albury Park (Surrey). Irving publie alors des sermons (notamment : The Coming of the Messiah in Glory and Majesty, Argument for Judgment to Come).

En même temps qu'il entre en conflit avec les assemblées de son Église à la suite de ses positions théologiques (en particulier, en 1830, avec The Orthodox and Catholic Doctrine of Our Lord's Human Nature, où il soutient que la nature humaine de Christ a connu le péché), il est conduit à connaître et à apprécier positivement des phénomènes de glossolalie et autres manifestations spirituelles.

En 1833, exclu de l'Église écossaise, il rejoint, avec plusieurs centaines de membres de la communauté londonienne, l'Église catholique apostolique que Drummond contribue à établir et qui vise à favoriser le réveil des croyants et à les aider à se préparer à la seconde venue du Christ en revenant à une vie et à une organisation analogues à celles de l'Église primitive. Les ministères, en particulier, y sont définis selon l'ordre où on les trouve dans l'Épître aux Éphésiens (iv, 11) : apôtres, prophètes, évangélistes et pasteurs. Le collège des Douze est complété en 1835 et, l'année suivante, chacun s'en va témoigner dans une région apostolique. Des communautés naissent à Londres, en Écosse, en Hollande, en Allemagne, en Prusse. Chacune est conduite par un évêque, ou « ange ». L'Église adopte une liturgie volontiers catholicisante, mais ne fait pas à ses fidèles une obligation de rompre avec leur confession d'origine. Plus tard, des schismes se produisent, par exemple en Allemagne avec la formation de l'Église néo-apostolique. Le dernier apôtre a été consacré en 1901. Mais de petits groupes subsistent en Europe et en Amérique du Nord, au sein desquels la ferveur eschatologique et le goût de la pureté originelle restent vivants. Les Œuvres d'Irving ont été éditées par Carlyle en 1864-1865.

— Bernard ROUSSEL

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Écrit par

  • : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

Bernard ROUSSEL. IRVING ÉGLISE D' [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • APOSTOLIQUES ÉGLISES

    • Écrit par Jean-Louis KLEIN
    • 426 mots

    L'épithète « apostolique » est, pour la tradition chrétienne la plus ancienne, une des « notes » ou caractéristiques essentielles de l'Église ; elle est de nos jours revendiquée, dans un sens plus particulier, par un certain nombre de groupes religieux.

    Il existe une Église...

Voir aussi