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FREI MONTALVA EDUARDO (1911-1982)

Coups d'État au Chili et en Argentine, 1973 et 1976 - crédits : Pathé

Coups d'État au Chili et en Argentine, 1973 et 1976

Né à Santiago du Chili, Eduardo Frei milite d'abord dans les organisations de jeunesse et devient président de la Fédération nationale des étudiants catholiques. Il est parmi ceux qui entreprennent de rénover le Parti conservateur en s'inspirant des principes de l'encyclique Rerum novarum ; il se sépare en 1938 de ce parti après avoir créé la Phalange, dont les membres sont partagés entre le catholicisme social et le phalangisme espagnol. Il contribue néanmoins à orienter le mouvement vers le modèle des démocraties chrétiennes occidentales. En 1945, ayant soutenu le président radical Ríos, il devient ministre des Communications. Sénateur dès 1949, il fonde en 1957 le Parti démocrate-chrétien (P.D.C.). Arrivé en troisième position lors de l'élection présidentielle de 1958, il est élu président en 1964 à la majorité absolue, le P.D.C. étant devenu entre-temps la plus puissante formation politique du Chili, et bat le candidat du Front d'action populaire, Salvador Allende. Il tente alors de mener sa « révolution dans la liberté », mettant en place la réforme agraire et le processus de « chilianisation » du cuivre. Mais ces mesures, tout comme celles qui touchent l'éducation nationale et les constructions de logements, déçoivent les espoirs suscités, d'autant que l'inflation ne peut être contenue. En 1970, il doit, selon la Constitution, céder la place à un autre candidat pour l'élection présidentielle. Radomiro Tomic n'obtient que 26 p. 100 des suffrages et la droite conservatrice maintient son candidat. Salvadore Allende élu, Eduardo Frei se place à la tête d'une opposition irréductible tant au Parlement que sur le plan économique, où il encourage la grève des camionneurs. Il approuve le coup d'État militaire du 11 septembre 1973 mais formule cependant des regrets de pure forme devant l'ampleur de la répression. À partir de 1975, Eduardo Frei glisse progressivement dans l'opposition au régime militaire. En 1980, au moment du référendum pour l'approbation d'une nouvelle constitution, qui doit permettre au général Pinochet de rester au pouvoir au moins jusqu'en 1989, il se met à la tête de tous ceux qui appellent à voter non.

— Gérard PONTHIEU

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Pour citer cet article

Gérard PONTHIEU. FREI MONTALVA EDUARDO (1911-1982) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Coups d'État au Chili et en Argentine, 1973 et 1976 - crédits : Pathé

Coups d'État au Chili et en Argentine, 1973 et 1976

Autres références

  • CHILI

    • Écrit par Raimundo AVALOS, Olivier COMPAGNON, Universalis, Roland PASKOFF, Sergio SPOERER, Sébastien VELUT
    • 19 444 mots
    • 17 médias
    ...et financière. Son alliance de Front démocratique, résultat d'une élection complémentaire, est rompue, et les libéraux et les conservateurs appuient « sans condition » le candidat démocrate-chrétien, Eduardo Frei qui, en 1964, sera élu à la majorité absolue des suffrages devant Salvador Allende.
  • DÉMOCRATIE CHRÉTIENNE

    • Écrit par Universalis, Pierre LETAMENDIA
    • 6 307 mots
    • 1 média
    ...ans plus tard, le changement de nom s'accompagne d'un changement d'échelle : le Parti démocrate-chrétien gagne l'élection présidentielle de 1964 avec Eduardo Frei, perd le pouvoir en 1970 mais reste le premier des partis chiliens et s'oppose fortement au gouvernement socialiste et communiste du président...