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DOMBROWSKI ou DABROWSKI JAN HENRYK (1755-1818)

Général polonais, né à Pierzchowiec près de Cracovie, Jan Henryk Dabrowski (Dombrowski) servit d'abord dans l'armée saxonne (1772-1792), puis, après avoir regagné la Pologne, il prit une part active à la défense de Varsovie pendant l'insurrection nationale dirigée par Kościuszko (1794), ce qui lui valut le grade de général. Il élimina ensuite les Prussiens de la Grande-Pologne, qui participa au soulèvement général. Après l'échec de l'insurrection et le troisième partage de la Pologne (1795), tout comme plusieurs milliers d'officiers et patriotes compromis, il se réfugia en France. Il songeait à recréer les unités polonaises au sein de l'armée française. Les victoires de Bonaparte en Italie en fournissaient l'occasion. Dabrowski en fit la proposition au Directoire et fut envoyé par celui-ci à Milan. Bonaparte accueillit favorablement l'idée d'une légion polonaise qui viendrait renforcer les unités lombardes. Le 9 janvier 1797, Dabrowski et le gouvernement de la République cisalpine signèrent un accord, ratifié par Bonaparte en tant que général en chef. L'uniforme des légionnaires devait rappeler celui de l'armée polonaise avec des épaulettes italiennes et la cocarde française. Dabrowski lança un appel à ses concitoyens et, au bout d'un an, l'armée polonaise reconstituée comptait déjà dix mille hommes. L'esprit qui animait les légions trouva son expression dans les paroles du chant composé en 1797 par Józef Wybicki : « La Pologne n'est pas encore morte puisque nous vivons [...]. Bonaparte nous a donné l'exemple comment il faut vaincre [...]. Marche, marche, Dabrowski, de la terre italienne jusqu'en Pologne. » Ce chant devint avec le temps l'hymne national polonais. Les légions polonaises ont pris part aux opérations d'Italie. L'une d'elles s'illustra en 1798, lors de la campagne de Naples. En 1799, elles subirent de lourdes pertes : une légion fut livrée aux Autrichiens après la capitulation de Mantoue, une autre fut décimée à la Trébie. La légion du Danube effectua des manœuvres décisives pour la victoire de Hohenlinden (1800). Rien ne faisait prévoir qu'elles serviraient un jour leur propre nation. Sous le Consulat, les six mille hommes des unités polonaises devenues inutiles pendant la nouvelle période de paix furent envoyés à Saint-Domingue pour combattre les insurgés noirs. Ils y périrent presque tous. Mais des rangs des légions devait sortir l'armée nationale du duché de Varsovie. La campagne de 1805 se terminant par la victoire française à Austerlitz, la Grande Armée s'arrêta au seuil des terres polonaises. L'année suivante, la guerre avec la Prusse contraignit Napoléon à prendre une décision concernant la question polonaise. En pourparlers avec le roi de Prusse à Berlin, il encouragea les Polonais à prendre les armes : « Je verrai si les Polonais sont dignes d'être une nation. » Le 3 novembre 1806, Dabrowski et Wybicki lancent un appel à l'insurrection à Poznań et à Varsovie. Les Français entrent sans lutte sur le territoire polonais. Mais c'est le prince Józef Poniatowski et non pas Dabrowski qui est nommé par Napoléon ministre de la Guerre, l'empereur se souciant de détacher l'aristocratie polonaise de la Russie. Dabrowski, à la tête de quinze mille soldats, prend part à la nouvelle campagne d'hiver. Il réussit à organiser sept nouvelles unités polonaises. En 1807, il se distingue à Dantzig et à Friedland. À Tilsitt, la question polonaise fit l'objet d'un marchandage entre la France et la Russie ; le différend fut réglé par un compromis qui aboutit à la nomination à Varsovie d'un souverain saxon, Frédéric-Auguste, le petit-fils d'Auguste III. Le grand-duché de Varsovie constitua pour quelque temps un avant-poste français à l'est de l'Europe. En 1809, Dabrowski prit part à la campagne polonaise en [...]

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Zofia BOBOWICZ-POTOCKA. DOMBROWSKI ou DABROWSKI JAN HENRYK (1755-1818) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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