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COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ

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Protéger, restaurer, maintenir une biodiversité fonctionnelle

Représentés par les douze premières cibles, et comme le rappelle la première cible, les changements relatifs à la nature et les actions engagées concernent l’ensemble des territoires et des écosystèmes, que ces derniers soient « naturels » – où la présence humaine est historiquement faible – ou profondément transformés par les humains (écosystèmes agricoles, littoraux, urbains).

Restaurer l’intégrité de tous les écosystèmes

Cette notion d’intégrité est au cœur de ce cadre mondial de la diversité. Présente depuis plusieurs décennies dans les conventions internationales et les lois, et associée à la notion de résilience (capacité des écosystèmes à répondre aux pressions et perturbations), elle se définit en termes de diversité de la composition des écosystèmes – génétique et spécifique –, de leur structure paysagère et des fonctions qui les organisent, notamment celles dites régulatrices (fertilité des sols, pollinisation, régulation locale et globale du climat, contrôle biologique…).

L’enjeu prioritaire devient donc de maintenir et restaurer les écosystèmes selon ces trois dimensions, ce qui suppose de déployer des solutions fondées sur la nature, de maintenir les espèces menacées, la diversité biologique et des espèces, et les conditions qui leur sont nécessaires (défragmentation des paysages, connectivité écologique entre écosystèmes…). Au-delà du maintien de l’intégrité des écosystèmes encore en bon état, la cible 2 propose de restaurer l’intégrité de 30 % des espaces dégradés. La cible 4 souligne l’importance de stopper les extinctions d’espèces, qui sont des entités jouant un rôle majeur dans cette intégrité.

Rôle des espaces protégés

La cible 3 concerne les espaces protégés, qui constituent des politiques d’importance historique, symbolique et éthique. Elle propose que 30 % des terres émergées et des océans soient protégés en 2030 et 50 % en 2050. Les sciences de la conservation et les organisations non gouvernementales (ONG) ont identifié des espaces « candidats » selon différents critères : richesse en espèces menacées (en France, cela concerne particulièrement les territoires ultramarins), originalité des communautés animales et végétales (voire de micro-organismes), espaces remarquables par la migration, l’agrégation et la reproduction des animaux, naturalité (ou faible modification par les humains), aptitude à jouer le rôle de corridor entre espaces protégés. Ces zones représentent des enjeux éthiques, sociaux et économiques. Ce sont des réservoirs de biodiversité qui assurent parfois des fonctions écologiques essentielles. Une difficulté est qu’un à deux milliards d’humains vivent dans ces espaces ciblés. Les perspectives socioéconomiques pour ces populations, en complémentarité avec la protection de la nature, se révèlent donc essentielles. Ces espaces pourraient être des laboratoires des relations à venir entre les humains et la nature, de vie en harmonie avec la nature. Le style de vie des peuples autochtones est parfois proposé comme modèle pour ces territoires.

Réduire les pressions sur la biodiversité

Alors que les cibles 1 à 3 se préoccupent des modifications d’usage des terres (déforestation, drainage des zones humides) et des mers (exploitation, et notamment chalutage ou éolien offshore), les cibles 5 à 9 considèrent les autres grands types de pression pesant sur la biodiversité : le changement climatique ; les pollutions (des pesticides aux plastiques) ; la surexploitation ; les espèces exotiques envahissantes. Elles fixent des objectifs chiffrés pour chacune de ces pressions. Ainsi, la cible 7 préconise de réduire de moitié les risques liés à l’usage des pesticides ainsi que les excès de fertilisants. Pour l’atteindre, des changements de pratiques agricoles et industrielles,[...]

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Écrit par

  • : professeur au Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : docteure vétérinaire, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité

Classification

Pour citer cet article

Denis COUVET et Hélène SOUBELET. COP 15 SUR LA BIODIVERSITÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 22/11/2023

Médias

Foisonnement des interactions avec la biodiversité - crédits : Zheltyshev/ Shutterstock

Foisonnement des interactions avec la biodiversité

Cadre mondial de la biodiversité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadre mondial de la biodiversité

Vers un changement transformateur pour enrayer l’érosion du vivant - crédits : Encyclopædia Universalis France

Vers un changement transformateur pour enrayer l’érosion du vivant