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CONTRAIRES & CONTRADICTOIRES, logique

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Distinction qui, en logique aristotélicienne, concerne essentiellement les propositions et secondairement les termes. Deux propositions contradictoires sont opposées à la fois en quantité (quelques / tous) et en qualité (affirmation / négation) : « Tous les chats sont gris » / « Quelque chat n'est pas gris » — « Aucun chat n'est vulgaire » / « Quelque chat est vulgaire ». Deux propositions contraires sont deux propositions universelles qui diffèrent en qualité seulement : « Tout anarchiste est contestataire » / « Aucun anarchiste n'est contestataire ». Mentionnons, en outre, les propositions subcontraires : propositions particulières qui diffèrent en qualité seulement : « Quelque homme est poli » / « Quelque homme n'est pas poli ». On a l'habitude de résumer dans le tableau suivant (appelé « carré de l'opposition ») les différentes sortes de propositions opposées (notation : A désigne l'universelle affirmative ; E l'universelle négative, I la particulière affirmative, O la particulière négative) :

On peut énoncer les lois suivantes : 1o de deux propositions contradictoires l'une est nécessairement fausse ; 2o si A est vrai, E est faux ; si E est vrai, A est faux ; si A est faux, ou si E est faux, pas de conclusion ; 3o si I est vrai, ou si O est vrai, pas de conclusion ; si I est faux, O est vrai ; si O est faux, I est vrai. En bref, les contraires ne sont jamais toutes deux vraies en même temps, mais elles sont parfois fausses en même temps ; et les contradictoires ne sont jamais ni vraies ni fausses en même temps.

Des difficultés apparaissent si l'on tente d'appliquer cette distinction non plus aux propositions mais aux termes. Par exemple, quand on veut comparer : « le sage est sage », « le sage n'est pas sage », « le sage est fou » ; ou « Caligula est juste », « Caligula n'est pas juste », « Caligula est injuste ». Le problème se pose notamment pour les propositions singulières. En logique moderne, bien que l'analyse de la proposition ne tienne pas compte de la distinction entre les deux types de négation (« ne pas être juste », « être injuste »), la difficulté réapparaît avec les descriptions définies.

— Françoise ARMENGAUD

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Écrit par

  • : agrégée de l'Université, docteur en philosophie, maître de conférences à l'université de Rennes

Classification

Pour citer cet article

Françoise ARMENGAUD. CONTRAIRES & CONTRADICTOIRES, logique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • LOGIQUE

    • Écrit par et
    • 12 972 mots
    • 3 médias
    ...d'aucun ... »), ĩ (« - - - est prédiqué de quelque ... »), õ (« - - - n'est pas prédiqué de quelque ... »). Ces relations (directes aussi bien que converses) sont à la base de la théorie de l'opposition ; depuis Apulée, on les schématise parle carré logique :
  • OPPOSITION CONCEPT D'

    • Écrit par
    • 18 859 mots
    • 4 médias
    Kant a introduit, à l'état de thème philosophique explicite, le concept d'opposition polaire, de couples de contraires contrastés. Cette innovation apparaît tout d'abord dans le cadre de sa réflexion critique sur les principes de la physique newtonienne (Histoire générale de la nature et théorie...
  • PSYCHANALYSE & CONCEPT D'OPPOSITION

    • Écrit par
    • 14 048 mots
    ...le mécanisme du refoulement assume une fonction primitive du non, selon un procédé qui pourrait être rapproché des autres mécanismes de traitement des contraires dans le travail du rêve, dans la mesure où ceux-ci sont tout de même au service de la censure, bien que par ailleurs leur dynamique, en tant...