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RIO + 20 CONFÉRENCE DE (2012)

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Vers un concept plus réaliste de ce type de conférence

On a imputé les piètres résultats de cette conférence à la fois à la conjoncture économique – qui ferait régresser les enjeux d'environnement et de durabilité sur l'agenda international –, aux faiblesses actuelles du multilatéralisme, à l'immobilisme des États-Unis en période électorale, à l'inefficacité de la diplomatie européenne et aux stratégies nationalistes des pays émergents qui ne laissent guère de place à la gestion multilatérale des biens communs.

Plus concrètement, on devrait également s'interroger sur la pertinence de ce type de conférences attrape-tout où, sous prétexte d'une approche intégrée et globale, on est conduit à aborder de front, dans un laps de temps réduit, des sujets qui ont leur propre cadre et logique de négociation. Prétendre traiter et même décider sur tant de sujets à partir d'une préparation trop rapide et fondée sur des diagnostics insuffisants établis et partagés par la communauté internationale est irréaliste. Prétendre prendre à l'occasion d'une telle conférence des décisions concrètes relatives à des processus en cours dans des cadres bien identifiés l'est encore plus. Cela est d'autant plus regrettable que la question de la durabilité de notre mode de développement est un sujet majeur qui devrait être traité avec le sérieux nécessaire.

Pour éviter la répétition de ces échecs à l'avenir, on devrait limiter le rôle de telles conférences à l'adoption :

– de constats et diagnostics sur le développement et l'état de la planète ;

– d'une vision partagée sur les conditions d'un développement durable ;

– d'objectifs communs de développement durable (O.D.D.) sur la base de rapports préparés par les Nations unies avec l'appui de la communauté scientifique.

À cet égard, il existe des perspectives positives dans les décisions prises à Rio + 20. Avec les O.D.D., on pourrait apporter le contenu nécessaire aux conférences à venir cependant que le Forum intergouvernemental de haut niveau, encore à créer, serait chargé de suivre la mise en œuvre des objectifs. Les Nations unies sont-elles en mesure de se mobiliser pour donner une nouvelle chance à la conception d'un développement plus durable ? Il faut encore y croire.

— Lucien CHABASON

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Écrit par

  • : conseiller auprès de la direction de l'Institut du développement durable et des relations internationales

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Pour citer cet article

Lucien CHABASON. RIO + 20 CONFÉRENCE DE (2012) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/10/2012