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CONCERTO POUR VIOLON ET ORCHESTRE (J. Brahms)

Johannes Brahms - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Johannes Brahms

Le concerto de soliste naît en Italie à la toute fin du xviie siècle, lorsque Giuseppe Torelli publie les six Concerti a quattro de son opus 5 (Bologne, 1692) et, surtout, les douze Concerti musicali a quattro opus 6 (Augsbourg, 1698). Au début du xviiie siècle, dès L'estro armonico opus 3 (Amsterdam, 1711), Antonio Vivaldi en impose la forme – en trois mouvements : vif, lent, vif –, la nature – un virtuose s'oppose à l'ensemble de l'orchestre – et son instrument soliste de prédilection, le violon, auquel il va dédier plus de 240 concertos. À sa suite, les musiciens de l'époque baroque vont composer d'innombrables concertos pour violon. La période classique privilégiera le clavier. Beethoven (Concerto en majeur, 1806) et Mendelssohn (Deuxième Concerto, en mi mineur, 1845) donneront au concerto pour violon une ampleur symphonique nouvelle, une grande force expressive et une exigence technique élevée. L'unique concerto pour violon de Johannes Brahms, en majeur, comme celui de Beethoven, est écrit en 1878 et créé le 1er janvier 1879 à Leipzig par son dédicataire, Joseph Joachim, sous la direction du compositeur. Quasi contemporain de celui de Tchaïkovski (également en majeur, 1881), il domine, par le souffle d'un romantisme maîtrisé, le développement considérable du rôle de l'orchestre et l'utilisation de trépidants rythmes populaires, le répertoire du xixe siècle. Il faudra attendre le xxe siècle pour retrouver des partitions d'une telle stature, avec Sibelius (Concerto en majeur, 1905), Szymanowski (Premier Concerto, 1922), Prokofiev (1923 et 1935), Berg (Concerto « À la mémoire d'un ange », 1936), Bartók (Deuxième Concerto, 1939) et Dutilleux (1985).

— Pierre BRETON

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