Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CIRCUITS INTÉGRÉS

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par et

Principe de fonctionnement du transistor MOS

Circuits intégrés : transistor CMOS - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : transistor CMOS

Le transistor MOS est généralement fait à base de silicium, matériau semi-conducteur (fig. 1). À l'état pur, le silicium, lorsqu'il se présente sous forme de cristal (état organisé), possède une faible conductibilité (c'est-à-dire une grande résistivité, proche de celle des isolants) qu'il est possible de contrôler par l'ajout d'impuretés. Elle peut ainsi varier de plusieurs ordres de grandeur si on y introduit, en très faibles quantités (à raison d'un atome pour 10 000), des atomes dits dopants, comme le bore ou l'arsenic. Ces derniers s'insèrent dans le cristal sans le déformer, en se substituant à des atomes de silicium. Ils en modifient le comportement électrique par création d'un surplus ou d'un manque d'électrons dans la structure.

Circuits intégrés : silicium de type N et P - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : silicium de type N et P

Le silicium possède quatre électrons sur sa couche externe qui sont tous utilisés pour former le cristal. Les dopants présentent quant à eux, sur leur couche externe, soit cinq électrons (cas de l'arsenic), soit trois électrons (cas du bore). Le premier type d'atome dopant présente donc un électron excédentaire pour la structure du cristal. Cet électron supplémentaire, mobile, peut transporter un courant électrique ; le silicium est alors dit de type N (négatif) car les électrons constituent les porteurs majoritaires du courant (fig. 2a). En revanche, les dopants à trois électrons créent un manque d'électron dans la structure, donc un « trou ». Ce dernier se déplace en attirant les électrons des atomes voisins ; il peut donc aussi transporter un courant. Le silicium est alors dit de type P (positif) car les trous sont les porteurs majoritaires du courant (fig. 2b). Ainsi, le silicium dopé, qu'il soit de type N ou P, est conducteur puisqu'il possède des électrons ou des trous mobiles.

Circuits intégrés : la diode et son comportement électrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : la diode et son comportement électrique

Une diode est constituée par une zone dopée N accolée à une zone dopée P (fig. 3). La zone de contact, la jonction PN, possède des caractéristiques remarquables : le courant électrique ne peut circuler que de la zone P vers la zone N, à condition que la tension appliquée soit supérieure à une tension de seuil, de l'ordre de 0,6 V.

Circuits intégrés : création d'un canal conducteur entre deux zones N - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : création d'un canal conducteur entre deux zones N

Pour fabriquer un transistor, on place deux zones N de part et d'autre d'une zone P. Si la zone P est à 0 volt et les zones N à des tensions supérieures, alors le courant ne peut pas circuler entre les deux zones N, en vertu des caractéristiques de la jonction PN précisées au paragraphe précédent. On place maintenant un conducteur, nommé grille, à quelques nanomètres au-dessus de la zone P, sans contact électrique avec aucune des zones. Si on applique, sur cette grille une tension supérieure à 0 V (plus exactement, une tension supérieure à la tension de seuil de la diode), alors la grille va attirer les électrons de la zone P. Ainsi, sous la grille, se trouve une région riche en électrons mobiles, se comportant comme une zone N et non plus comme une zone P. Cette région forme un canal conducteur entre les zones N et le courant peut alors circuler dans les deux sens. Par convention, on nomme drain la zone N où pénètre le courant et source la zone N d'où sort le courant (fig. 4). Le transistor fonctionne ici comme un interrupteur commandé. Un phénomène similaire peut être observé avec deux zones P en sandwich autour d'une zone N, en appliquant les tensions adéquates.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur en informatique, maître de conférence à l'université Pierre et Marie Curie
  • : maître de conférences en informatique au LIP6 (laboratoire d'informatique de l'université Paris-6)

Classification

Pour citer cet article

Frédéric PÉTROT et Franck WAJSBÜRT. CIRCUITS INTÉGRÉS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Circuits intégrés : transistor CMOS - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : transistor CMOS

Circuits intégrés : silicium de type N et P - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : silicium de type N et P

Circuits intégrés : la diode et son comportement électrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circuits intégrés : la diode et son comportement électrique

Autres références

  • PREMIERS BREVETS DE CIRCUITS INTÉGRÉS

    • Écrit par
    • 288 mots

    À partir du milieu des années 1950, les semiconducteurs (diodes et transistors) sont venus progressivement remplacer les tubes électroniques. De plus faible dimension, ils sont très supérieurs en termes de rendement énergétique, de longévité, de fiabilité (problème crucial dans un ordinateur)...

  • AUTOMATISATION

    • Écrit par
    • 11 882 mots
    • 12 médias
    ...tout ou rien) et de résistances, puis par des assemblages de jonctions transistors et d'éléments équivalents à des résistances, réalisés en couches minces à l'échelle microscopique, portant le nom de circuits intégrés. Cette technique permet une très grande « densité » des ensembles logiques.
  • COMMERCIALISATION DU PREMIER MICROPROCESSEUR

    • Écrit par et
    • 464 mots
    • 1 média

    À la fin des années 1960, Marcian Hoff (surnommé Ted Hoff), un jeune ingénieur de la société américaine Intel (Integrated Electronics), propose le concept du microcalculateur (le terme microprocesseur apparaissant plus tardivement) pour répondre à une commande de la société japonaise Busicom,...

  • ÉLECTRONIQUE INDUSTRIE

    • Écrit par
    • 14 366 mots
    • 7 médias
    ...réalisation, en 1948, des premiers transistors (à pointe et à jonction) par William Bradford Shockley, John Bardeen et Walter H. Brattain, et surtout par la mise au point, en 1958, au sein de la firme Fairchild Semiconductors (par Jean Hoerni), de la technologie « planar » conduisant aux circuits intégrés...
  • KILBY JACK ST. CLAIR (1923-2005)

    • Écrit par
    • 345 mots

    Physicien américain, Prix Nobel de physique en 2000 pour ses contributions aux technologies de l'information et de la communication. Né le 8 novembre 1923 à Jefferson City dans le Missouri (États-Unis), Jack St. Clair Kilby a fait ses études à l'université d'Illinois et à celle du Wisconsin où il...

  • Afficher les 15 références