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CATACHRÈSE, rhétorique

La langue pourvoit aux besoins nouveaux de dénomination, nés des modifications de la réalité, en réutilisant des mots déjà existants. Le nouveau mot obtenu par extension métaphorique, métonymique ou par synecdoque, se lexicalise ou non : les « fruits de mer » n'évoquent pas « les produits de la terre » (sens étymologique), tandis que le comique de l'expression « à cheval sur un âne » témoigne de son irrecevabilité lexicale. Selon qu'on perçoit ou non l'origine catachrétique d'un néologisme, son emploi peut être ou non considéré comme abusif (voir le dernier sens du mot « cadre » au singulier, critiqué par Thomas dans le Dictionnaire des difficultés de la langue française, admis par Le Robert). Quintilien insiste sur la distinction qu'il faut opérer entre la catachrèse et la métaphore, « car la catachrèse est employée quand il n'y a pas de terme spécifique utilisable, et la métaphore quand il y en a un autre ». Ainsi, « la saisie des données informatiques » est formée par catachrèse, tandis que « saisir par le regard » est une expression métaphorique pour dire « apercevoir ».

— Véronique KLAUBER

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Véronique KLAUBER. CATACHRÈSE, rhétorique [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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