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CADENCE MUSICALE

Cadence (en italien cadenza) vient du verbe latin cadere (tomber). La cadence assure la ponctuation de la phrase musicale. Elle produit un effet suspensif ou conclusif. Plusieurs types d'enchaînements sont utilisés pour marquer un repos passager ou définitif :

Cadences parfaites : exemples en ut majeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences parfaites : exemples en ut majeur

la cadence parfaite (V-I), conclusive, va de la dominante vers la tonique ;

Cadences imparfaites : exemples en ut majeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences imparfaites : exemples en ut majeur

la cadence imparfaite (V-I) va de la dominante au premier renversement de l'accord de tonique (6/3) ;

la cadence ouverte utilise le deuxième renversement (6/4) ;

Cadences plagales : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences plagales : exemples

la cadence plagale (IV-I) va de la sous-dominante à la tonique ; elle a un effet conclusif et une connotation religieuse ;

la cadence à double sensible (xiiie s.) utilise la sensible de tonique et la sensible de dominante ;

Demi-cadences : exemples en ut majeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Demi-cadences : exemples en ut majeur

la demi-cadence (I-V) va de l'accord parfait de la tonique à celui de la dominante ;

Cadences rompues : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences rompues : exemples

la cadence rompue ou évitée produit un effet inattendu ; l'accord de dominante, au lieu d'aboutir à la tonique, va vers un autre degré (par exemple le VIe degré) ;

la cadence complète utilise l'enchaînement IV-I-V-I ;

la cadence ininterrompue, selon Jean-Jacques Rousseau, consiste à « descendre d'une dominante sur une autre, par l'intervalle de tierce » (Dictionnaire de musique, p. 67) ;

la cadence modale (II-I ou III-I) repose sur les degrés autres que IV et V ;

la cadence de Landino intercale, à la partie supérieure, la tierce inférieure entre la sensible et la tonique (exemple : fa dièse-mi-sol) ;

la formule de cadence concerne le groupe d'accords de la cadence.

Les cadences servent donc à marquer la carrure mélodique et harmonique ; les préoccupations cadentielles (à la basse) sont esquissées à partir du xve siècle (Guillaume Dufay). Elles indiquent la coupe symétrique, un repos, un arrêt passager, un changement de tonalité ; elles donnent une impression suspensive ou conclusive.

Par ailleurs, la cadence de soliste, dans un morceau, est une partie ad libitum improvisée par l'instrumentiste ou le chanteur (dans un concerto ou un air) pour mettre sa technique en valeur ; celui-ci, s'inspirant d'un thème de l'œuvre, en fait un passage de virtuosité. À partir de Beethoven, les compositeurs écriront cette cadence.

Le terme cadence désigne aussi un ornement ou un agrément, comme le trille ou le tremblement.

Jouer, marcher en cadence signifie respecter les temps forts. Cadenza correspond à point d'orgue.

— Edith WEBER

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sorbonne, professeur à l'Institut catholique de Paris, docteur ès lettres et sciences humaines

Classification

Pour citer cet article

Edith WEBER. CADENCE MUSICALE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cadences parfaites : exemples en ut majeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences parfaites : exemples en ut majeur

Cadences imparfaites : exemples en ut majeur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences imparfaites : exemples en ut majeur

Cadences plagales : exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cadences plagales : exemples

Autres références

  • ATONALITÉ

    • Écrit par Juliette GARRIGUES, Michel PHILIPPOT
    • 4 382 mots
    • 9 médias
    ...L'enchaînement de l'accord construit sur la dominante avec celui qui est construit sur la tonique constitue une véritable affirmation de la tonalité et est dit «  cadence parfaite ». Traditionnellement, les œuvres classiques se terminaient par une telle cadence parfaite. Pour des raisons liées à l'acoustique musicale,...
  • CLASSICISME, musique

    • Écrit par Sophie COMET
    • 1 155 mots

    Le terme « classicisme » est un véritable creuset sémantique : d'un point de vue esthétique, il représente une perfection achevée élevée au rang de modèle ; d'un point de vue littéraire et plastique, il correspond à l'Antiquité gréco-latine en tant que fondement de la civilisation et de l'éducation,...

  • COLORATION, musique

    • Écrit par Antoine GARRIGUES
    • 1 059 mots
    Créer une couleur harmonique, c'est par exemple ajouter une altération à une note pour créer une surprise. En mineur, lacadence parfaite comporte parfois une altération sur l'accord de sixte placé sur le quatrième degré. L'accord de sixte ainsi modifié est connu sous le nom de sixte napolitaine...
  • HARMONIE

    • Écrit par Henry BARRAUD
    • 6 418 mots
    • 13 médias
    ...en plaçant le sol à la basse. Il est évident qu'il n'a pas du tout la même couleur et qu'il ne peut pas avoir la même fonction que l'accord do-mi-sol dans sa position fondamentale. La musique classique en fait un usage immodéré dans ce qu'on appelle lacadence parfaite.
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Voir aussi