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EMECHETA BUCHI (1944-2017)

Écrivain africain de langue ibo, Buchi Emecheta évoque souvent dans ses romans la place difficile et inégalitaire des femmes, tant dans les communautés immigrées que dans les sociétés africaines.

Buchi Emecheta naît le 21 juillet 1944 à Lagos, au Nigeria. Mariée à l'âge de seize ans, elle part s'installer avec son époux à Londres en 1962. Les difficultés qu'elle rencontre dans la capitale britannique durant les années 1960 – mère de cinq enfants quand elle se sépare de son mari, elle mène de front études doctorales et travaille pour subvenir aux besoins de sa famille – fourniront la matière de ses romans de l'immigration. Les deux premiers, In the Ditch (1972, La Cité de la dèche) et Second-Class Citizen (1974, Citoyen de seconde zone) – plus tard rassemblés sous le titre Adah's Story (1983) –, introduisent les trois grands thèmes qui la hantent : la lutte pour l'égalité, la quête de la confiance en soi et la dignité féminine. Dans un style quelque peu différent, l'ouvrage suivant, Gwendolen (1989, également paru sous le titre The Family, traduit en français sous le titre Gwendolen), évoque la vie des immigrés en Grande-Bretagne.

La plupart des autres romans de Buchi Emecheta – notamment The Bride Price (1976, La Dot), The Slave Girl (1977), The Joys of Motherhood (1979, Les enfants sont une bénédiction), Destination Biafra (1982) et Double Yoke(1982, Le Double Joug) –, écrits dans un style réaliste et situés en Afrique, explorent les thèmes favoris de l'écrivain. Dans The Slave Girl, elle raconte ainsi l'histoire d'Ojebeta, qui, durant son passage de l'enfance à l'âge adulte, n'accède pas à la liberté et à l'indépendance mais abandonne une forme d'esclavage pour une autre. Buchi Emecheta s'éloigne des protagonistes féminines avec The Wrestling Match (1980, Le Corps à corps), où elle décrit les relations entre un adolescent et son oncle. The Rape of Shavi (1983), son ouvrage peut-être le plus marquant, est également le plus difficile à classer. Le récit, qui se déroule dans un royaume africain imaginaire et idyllique, évoque l'arrivée de réfugiés européens fuyant une catastrophe nucléaire. Dans The New Tribe (2000), la romancière dépeint la crise émotionnelle que traverse un adolescent nigérian adopté par un couple anglais blanc quand il part dans son pays d'origine.

Buchi Emecheta est également l'auteur d'une autobiographie, Head Above Water (1986), et de plusieurs ouvrages pour la jeunesse.

Elle meurt le 25 janvier 2017 à Londres.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. EMECHETA BUCHI (1944-2017) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Littératures

    • Écrit par Jean DERIVE, Jean-Louis JOUBERT, Michel LABAN
    • 16 566 mots
    • 2 médias
    ..., 2003]). Plusieurs romancières (Karen King Aribisala, Ifeoma Okoye, Zaynab Alkali) témoignent d'une volonté féminine nigériane de prendre la parole. Buchi Emecheta (1944-2017), romancière prolifique, avait commencé par raconter son existence de femme quittant son mari pour vivre avec ses enfants dans...
  • POSTCOLONIALES ANGLOPHONES (LITTÉRATURES)

    • Écrit par Jean-Pierre DURIX, Vanessa GUIGNERY
    • 9 074 mots
    • 5 médias
    ...femmes, par exemple dans Never Again (1976) de Flora Nwapa, Sunset at Dawn (1976) de Vincent Chukwuemeka Ike (1931-2020) ou Destination Biafra (1982) de Buchi Emecheta (1944-2017), plusieurs romans contemporains proposent des voies formelles plus audacieuses, comme Song for Night (2007 ; Comptine pour...

Voir aussi