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HARDEN ARTHUR (1865-1940)

Biochimiste britannique né à Manchester et mort à Bourne End en Angleterre. Harden commence ses études de chimie à l'université de Manchester et les poursuit en Allemagne à Erlangen où il soutient en 1898 une thèse de doctorat en chimie organique. De retour dans sa ville natale, il obtient un poste d'enseignant au département de chimie de l'université. En 1897, Harden part pour Londres, où il va occuper le poste de directeur du département de chimie de l'Institut britannique de médecine préventive (qui deviendra l'Institut Lister en 1903) et où il effectuera le reste de sa carrière. De 1913 à 1937, Harden est rédacteur en chef de la célèbre revue Biochemical Journal.

C'est en 1898, à Londres, que Harden commence ses recherches sur la fermentation alcoolique. Eduard Buchner (Prix Nobel de chimie 1907) vient tout juste de découvrir que la fermentation alcoolique peut se faire sous l'action du suc intracellulaire (zymase) obtenu par broyage de cellules de levure. Harden sépare par dialyse la zymase de Buchner en deux fractions ; ces deux fractions sont incapables de provoquer la fermentation alcoolique que leur mélange induit de nouveau. La fraction dialysable se révèle être thermostable et de faible poids moléculaire ; elle n'est donc pas de nature protéique, à la différence de l'autre fraction, thermolabile et colloïdale. Harden donne à cette fraction de bas point moléculaire le nom de coferment ou cozymase, appelé aujourd'hui coenzyme. Harden montre que le coenzyme contient du phosphore, mais ne va pas plus loin dans l'élucidation de sa structure chimique qui va être établie par Hans von Euler-Chelpin en 1923. Harden a bientôt l'occasion de faire une nouvelle observation qui va le conduire à une découverte importante. Il constate que les extraits de levure provoquent tout d'abord rapidement la fermentation alcoolique, mais que la vitesse de celle-ci diminue avec le temps. La première hypothèse avancée est la perte de stabilité de l'enzyme avec le temps. Harden va montrer en 1905 que ce n'est pas la bonne explication. Il ajoute du phosphate minéral à la solution, et l'enzyme retrouve toute son activité. Le phosphate minéral ayant disparu, Harden recherche la présence de phosphate organique ; il le trouve sous forme de molécules de sucre sur chacune desquelles sont attachés deux groupes phosphate. Ces molécules se forment au cours du processus de fermentation qui comprend un grand nombre de réactions à partir desquelles les groupes phosphates sont finalement libérés à un certain moment. Ce travail marque le début de l'étude des processus métaboliques, conduisant à la recherche et à la mise en évidence des nombreux composés, parfois très fugaces, formés au cours des réactions chimiques dans les organismes vivants. Le prix Nobel de chimie est décerné en 1929 conjointement à Harden et à Euler-Chelpin.

— Georges BRAM

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay

Classification

Pour citer cet article

Georges BRAM. HARDEN ARTHUR (1865-1940) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GLUCIDES

    • Écrit par Jean ASSELINEAU, Charles PRÉVOST, Fraidoun SHAFIZADEH, Melville Lawrence WOLFROM
    • 10 618 mots
    • 11 médias
    ...phosphorylation : le catabolisme du glucose se fait presque toujours sous forme de dérivés contenant au moins un groupement ester d'acide phosphorique. Le rôle fondamental joué par les dérivés phosphorylés a été établi par les travaux de O. Meyerhof,A. Harden, W. J. Young, entre 1900 et 1920.

Voir aussi