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BAX ARNOLD (1883-1953)

Né à Streatham (Londres) le 8 novembre 1883, dans une famille fortunée qui le mettra sa vie durant à l'abri des contingences matérielles, le compositeur britannique Arnold Edward Trevor Bax commence très tôt à étudier la musique. Il fréquente, de 1900 à 1905, la Royal Academy of Music de Londres, où il a notamment pour professeurs Frederick Corder – grand admirateur de Wagner – pour la composition, et le pédagogue Tobias Matthay, pour le piano. C'est durant ses cinq années d'études que Bax découvre et l'Irlande et W. B. Yeats, au travers de The Wanderings of Oisin. Le poète irlandais exercera une profonde influence sur le compositeur, dont le mouvement lent de son Quatuor à cordes, sans numéro d'opus, composé en 1903, porte en exergue une citation de Yeats ; une fois orchestré, ce quatuor deviendra la première œuvre pour orchestre de Bax, le poème symphonique Cathaleen-ni-Hoolihan (1903-1905).

Empreint d'un mysticisme coloré de romantisme, très attaché au folklore irlandais, Bax va se faire le chantre du monde et de la mythologie celte, au point qu'il sera surnommé le « Yeats de la musique ». Ses premières œuvres, principalement pour piano, reflètent sa passion pour Chopin et pour Schumann, mais, très rapidement, c'est Wagner, Glazounov et Richard Strauss qui vont influencer sa technique orchestrale. De 1902 à 1914, il se consacre simultanément à la musique et à la poésie (il écrit, sous l'influence de Yeats, des poèmes, des nouvelles et des récits sous le pseudonyme très irlandais de Dermot O'Byrne). Il entame la composition d'une gigantesque symphonie qui ne sera jamais orchestrée, écrit un Quintette à cordes en sol, dont l'ampleur et la densité évoquent plus une œuvre pour orchestre à cordes, ébauche un opéra en cinq actes d'après Deirdre, de Yeats, dont le matériau lui servira à composer sa trilogie de poèmes symphoniques Into the Twilight (1908), In the Faery Hills (1909) et Roscatha (1910). Il tire du Prometheus de Shelley une œuvre démesurée pour deux sopranos, chœur et orchestre, Enchanted Summer ; il compose le poème symphonique Spring Fire (1913), d'une redoutable difficulté d'exécution.

La Première Guerre mondiale est pour Bax un traumatisme, amplifié par l'insurrection de Pâques 1916 à Dublin. Durant cette période tragique, il compose les poèmes symphoniques The Garden of Fand (1913-1916), November Woods (1917) et Tintagel (1917-1919), dans lesquels il tente de surmonter ses émotions par une évocation sublimée de la nature. De ces années de sang et de fureur datent encore son Quintette avec piano (1914-1915) et ses Symphonic Variations, pour piano et orchestre (1916-1917), écrites pour la femme qu'il aimait et pour laquelle il quittera son épouse et ses enfants en 1917. Cette succession de crises a abouti à un changement total de sa démarche compositionnelle ; ses œuvres ont gagné en profondeur d'inspiration, leur flamboyance orchestrale est redevable à l'influence de Stravinski, de Debussy et de Ravel. Bax compose sa Première Symphonie en 1920 et 1922 ; deux autres suivent dans la même décennie : la Deuxième Symphonie est orchestrée en 1926 et la Troisième achevée en 1929. Winter Legends, pour piano et orchestre (1930), et la Quatrième Symphonie (1931) marquent un nouveau tournant dans l'évolution esthétique du compositeur, dont le regard se tourne vers l'esprit nordique et ses sagas, pendant que son écriture se renouvelle sous les auspices de la musique de Sibelius. Se succèdent ainsi trois « ballades nordiques » : Northern Ballad no 1 (1927-1931), Prelude for a Solemn Occasion (Northen Ballad no 3, 1927-1933), Northern Ballad no 2 (1933-1934) – cette dernière constituant un des joyaux de toute sa production –, un poème symphonique, The Tale the Pine-Trees Knew (1931). C'est dans ses dernières[...]

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Écrit par

  • : compositeur, critique, musicologue, producteur de radio

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Pour citer cet article

Alain FÉRON. BAX ARNOLD (1883-1953) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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