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APPRENTISSAGE DE LA COMPRÉHENSION

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Les difficultés de compréhension en lecture

L’acquisition du principe alphabétique et des propriétés formelles du code écrit représentent un obstacle important à la compréhension en lecture pendant les premières années d’école primaire. Hormis ces difficultés, la compréhension des textes repose sur des mécanismes cognitifs généraux, indépendants de la modalité de saisie de l’information. Les difficultés peuvent se situer à chacun des niveaux et processus décrits ci-dessus. On sait aujourd’hui qu’une faible connaissance du vocabulaire et de la syntaxe, des difficultés à sélectionner les significations adaptées au contexte et à effectuer des inférences, une mémoire de travail de faible capacité, tout comme des difficultés à auto-évaluer et à réguler ses interprétations, sont autant de facteurs qui concourent à une moins bonne compréhension. Les problèmes peuvent apparaître très tôt, dès l’école maternelle, et persister tout au long de la scolarité. Bien entendu, une personne qui comprend mal cumule rarement l’ensemble de ces difficultés, mais elle rencontre très certainement au moins l’une ou l’autre d’entre elles. Les recherches récentes en psychologie ont montré qu’il existe une continuité très forte entre le développement du langage oral et la compréhension en lecture. Les déficits langagiers précoces sont très prédictifs des difficultés de compréhension en lecture, et ils en sont une cause probable. Pourtant, nombre d’individus – enfants comme adultes – maîtrisant leur langue maternelle et les mécanismes de la lecture ne parviennent pas à comprendre correctement ce qu’ils lisent. Ce paradoxe apparent provient sans doute de ce que les conditions d’utilisation et les registres d’expression des deux formes de langage sont distincts : le registre est familier à l’oral ; il est plus formel à l’écrit ; le contexte du discours comme l’interlocuteur sont physiquement présents à l’oral, alors qu’ils sont à évoquer mentalement à l’écrit. La compréhension en lecture est une activité mentale inaccessible à la perception directe. La maîtrise de la langue maternelle, quand elle n’est pas associée à un contact régulier avec le langage formel et ses conditions d’utilisation, sollicite certainement, à un degré bien moindre, l’ensemble des mécanismes de la compréhension.

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Écrit par

  • : docteure en psychologie cognitive, maître de conférences, université de Grenoble

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Pour citer cet article

Maryse BIANCO. APPRENTISSAGE DE LA COMPRÉHENSION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 21/03/2017