Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

COURNAND ANDRÉ FRÉDÉRIC (1895-1988)

Biologiste et médecin américain d'origine française. Né à Paris le 24 septembre 1895, André Cournand entreprend des études scientifiques que la guerre interrompt. En 1919, il entre à la faculté de médecine de Paris ; interne en 1925, il soutient, en 1930, sa thèse de doctorat consacrée à la sclérose disséminée aiguë. Il se rend alors pour un an à la Columbia University de New York, dans le service de tuberculose et, l'année suivante, le Bellevue Hospital lui offre de poursuivre, sous la direction de Dickinson W. Richards, des recherches sur la physiopathologie de la respiration : il s'installe alors aux États-Unis dont il devient citoyen en 1941. Professeur adjoint au College of Physicians and Surgeons en 1934, professeur en titre en 1951, il a enseigné à de nombreux élèves ses méthodes d'étude des fonctions du cœur et des poumons.

En 1941, il reprend, dans le Cardio-Pulmonary Laboratory du Bellevue Hospital, une expérience faite en 1929 par Werner Forssmann sur lui-même : l'introduction, par une veine du coude, d'une longue sonde jusqu'à l'oreillette droite du cœur. Cournand perfectionne cette technique, en suivant notamment par l'examen aux rayons X la progression de la sonde (nommée cathéter). Il utilise celle-ci pour prélever des échantillons de sang dans le cœur, et aussi pour mesurer la pression sanguine, et il obtient ainsi des renseignements permettant de faire des diagnostics précis d'anomalies cardiaques congénitales ou acquises. Il a montré qu'en analysant l'oxygène du sang prélevé dans le cœur et dans les gros vaisseaux, on pouvait déceler des anomalies du muscle cardiaque. D'autre part, la cathétérisation permet de préciser la localisation d'une lésion avant une intervention chirurgicale. Il a décrit ses techniques dans Cardiac Catheterization in Congenital Heart Diseases (1949).

Étudiant systématiquement les fonctions des poumons (ventilation et distribution de l'air), il analyse le passage de l'air à travers la membrane alvéolaire, contribuant ainsi à la compréhension des fonctions cardio-circulatoires et pulmonaires des individus sains ou malades.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Richards et Cournand ont étudié les diverses formes cliniques des traumatismes et montré que, dans un choc traumatique, il vaut mieux remplacer le sang perdu par du sang frais plutôt que par du plasma. Au début des années 1950, Cournand a publié environ cent articles sur la physiologie et la physiopathologie du système cardio-pulmonaire, dont certains sont devenus des références, ce qui donne une idée de sa grande activité.

Il a reçu, en 1956, le prix Nobel de physiologie ou médecine (avec Richards et Forssmann) pour avoir utilisé cliniquement et répandu la technique du cathéter cardiaque. Il a été conseiller auprès du délégué général à la recherche scientifique et technique française de 1958 à 1963. A. F. Cournand est mort le 19 février 1988 à Great Barrington, dans le Massachusetts.

— Jacqueline BROSSOLLET

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. COURNAND ANDRÉ FRÉDÉRIC (1895-1988) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CARDIOLOGIE

    • Écrit par Philippe BEAUFILS, Robert SLAMA
    • 4 128 mots
    • 2 médias
    ...lui-même ! Loin d'être félicité par ses collègues, il fut au contraire condamné pour cette coupable audace. Les vrais travaux scientifiques sont réalisés par André Cournand, Français émigré aux États-Unis : cathétérisme droit par voie veineuse, puis cathétérisme gauche par voie rétrograde et par voie transseptale....

Voir aussi