Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DUPONT-SOMMER ANDRÉ (1900-1983)

Né à Marnes-la-Coquette, André Dupont-Sommer entre en 1919 au séminaire Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux. Sa formation sera très complète. Il passe une licence ès lettres (1923-1924) et une licence en théologie (1927). Il devient membre de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem (1928-1929). L'année passée à Jérusalem aura pour lui une importance décisive. Elle fortifiera sa passion de l'exégèse et élargira son horizon à l'histoire du Proche-Orient ancien. Une thèse de doctorat en théologie, présentée à l'Institut catholique de Paris, en 1929, couronnée par la mention cum magna laude, mais restée inédite – Mambré. Étude d'archéologie et d'exégèse bibliques –, marque la fin de cette période.

De 1934 à 1940, André Dupont-Sommer est secrétaire-bibliothécaire du Collège de France. Son élection en 1938 comme directeur d'études à la IVe section de l'École pratique des hautes études ouvre une carrière universitaire et académique brillante. Son passage par la Compagnie de Saint-Sulpice avait affiné des dons pédagogiques exceptionnels et fait d'André Dupont-Sommer un professeur hors de pair. Il sait intéresser et former les étudiants qui viennent suivre ses séminaires à l'École pratique des hautes études et son enseignement à la Sorbonne, où il est chargé de cours (1945-1949), maître de conférences et professeur sans chaire (1949-1953), puis professeur titulaire dans la chaire de langues et civilisations des anciens Sémites (1953-1963). Il est élu professeur au Collège de France dans la chaire qu'avait occupée Ernest Renan (1963-1971). Membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres en 1961, il en sera, de 1968 à sa mort, le secrétaire perpétuel.

L'œuvre scientifique d'André Dupont-Sommer est considérable, tant par son étendue que par son originalité. Elle s'est développée dans trois domaines que le bibliographe peut distinguer, mais qui étaient vivifiés par des échanges constants qui en assuraient l'unité.

Ses études classiques et bibliques orientèrent d'abord A. Dupont-Sommer vers un examen approfondi de la philosophie juive de langue grecque. Il commence en 1933 un grand commentaire de la Sagesse de Salomon, où il voyait l'œuvre d'une secte juive d'Alexandrie, les Thérapeutes. Ce grand travail restera inachevé, mais le préparera, sans qu'il ait pu le savoir, à l'interprétation des manuscrits de la mer Morte. En revanche, il mène à bien son ouvrage sur Le Quatrième Livre des Macchabées (introduction, traduction et notes), qui est publié en 1939 et reste un modèle d'exposition lumineuse et savante.

L'épigraphie sémitique, et surtout araméenne, lui est particulièrement redevable. Des très nombreux articles, communications et travaux dans cette spécialité technique, ardue et parfois ingrate, relevons ses publications sur les ostraca d'Éléphantine, sa thèse de doctorat ès lettres sur La Doctrine gnostique de la lettre « waw » d'après une lamelle araméenne inédite (1946), la publication des stèles de Sfiré (1958), des inscriptions araméennes du roi Asoka et, enfin, de l'inscription araméenne de Xanthos (1979). C'est ce labeur de l'épigraphiste qui sous-tend la synthèse élégante sur Les Araméens(1948). La découverte des manuscrits de la mer Morte en 1947 permit à Dupont-Sommer de donner toute sa mesure. De ces documents hébreux et araméens, parfois lacunaires, souvent énigmatiques, il sut, avec un sens historique très sûr, dire, parmi les tout premiers, l'origine essénienne. Il vit immédiatement que toutes les questions relatives à la littérature intertestamentaire étaient à revoir entièrement et souligna l'extrême importance des nouveaux textes pour l'étude des origines chrétiennes. Dans ses Aperçus préliminaires[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marc PHILONENKO. DUPONT-SOMMER ANDRÉ (1900-1983) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BIBLE - Bible et archéologie

    • Écrit par Pierre BORDREUIL, Arnaud SÉRANDOUR
    • 7 888 mots
    • 1 média
    ...être l'œuvre des esséniens, une secte juive admirée dans l'Antiquité pour sa piété et sa rigueur morale, mais disparue sans laisser de traces. André Dupont-Sommer, professeur d'histoire ancienne du Proche-Orient à la Sorbonne, ajouta encore à l'excitation – et à la confusion – en parlant de «...
  • QUMRĀN

    • Écrit par André PAUL
    • 3 557 mots
    ...principalement. Ce schéma triangulaire s'imposa vite à la majorité des chercheurs et fut largement vulgarisé. Un autre savant français y fut pour beaucoup : André Dupont-Sommer. Personnalité académique fort distinguée, ce dernier ajoutait aux sources anciennes sur les Esséniens les notices substantielles...

Voir aussi