Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

VALIGNANO ALESSANDRO (1539-1606)

Jésuite italien né à Chieti (Abruzzes), Valignano joua un rôle de premier plan dans l'action missionnaire en Inde, en Chine et au Japon. Après avoir été reçu docteur en droit à l'université de Padoue, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à Rome en 1566. Devenu maître des novices, il y connaît Matteo Ricci. Nommé par Aquaviva visiteur — avec les pouvoirs du général — de toutes les missionsjésuites du Padroado portugais en Asie, il quitte Lisbonne en 1574 avec quarante et un missionnaires ; il est à Goa en 1574, à Macao en 1578, au Japon en 1579. Provincial de l'Inde orientale en 1583, il se donne un successeur en 1587 et reprend la charge de visiteur général (Macao et Japon, 1588-1594 ; Goa, 1595) ; puis il limite son rôle au Japon et à la Chine (1596), décide la création de la vice-province du Japon et de la Chine (1603) et revient à Macao, où il séjourne de 1603 à sa mort.

Le rôle de Valignano fut prépondérant dans l'organisation des missions et résidences jésuites aux Indes, au Japon, en Chine. Il sentit la nécessité d'un clergé indigène (séminaire d'Arima, 1580 ; collège de Macao, 1594 ; collège de Goa, 1596), insista sur l'étude de la langue et sur la nécessité d'adapter la présentation du christianisme et du langage chrétien par l'étude assidue de la culture nationale. Dans son désir d'ouverture, il organisa la première ambassade du Japon en Europe (1582-1590), se laissa charger par le vice-roi des Indes d'une ambassade auprès du shōgun (1590-1592), projeta d'établir une ambassade pontificale auprès de l'empereur de Chine (1588-1600).

Aux Indes, Valignano écrit son ouvrage Summarii Indici (1577) et, avec lui, les Jésuites aident à la conversion des chrétiens dits de saint Thomas (1598). Au Japon, où, en 1593, débarquent les Franciscains des Philippines et qu'illustrent les martyrs de 1597, les Jésuites ont, en 1606, cent cinquante et un missionnaires (dont la moitié sont des Japonais), vingt résidences, trois cents églises, cinq prêtres indigènes et trois cents dogiques (dojuku, catéchistes). En Chine, Valignano envoie Matteo Ricci (1582) ; il reçoit les deux premiers Chinois dans la Compagnie de Jésus (1591) ; il approuve les méthodes de Ricci concernant le costume et l'attitude à avoir avec les lettrés (1594) ; il le nomme supérieur de la mission et lui demande de gagner Pékin (1597) ; il rend indépendante la mission de Macao (1604). En 1605, les missions de Chine, sous le monopole de la Compagnie de Jésus, comptent quatre résidences, dix-sept jésuites, dont cinq Chinois, plus de mille chrétiens. Valignano a laissé de nombreux écrits, qui sont précieux pour l'histoire des pays où s'exerça son action.

— Joseph DEHERGNE

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteur de l'université de Paris, archiviste des Jésuites de la province de Paris

Classification

Pour citer cet article

Joseph DEHERGNE. VALIGNANO ALESSANDRO (1539-1606) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi