AETIUS D'AMIDE (502-575)
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Aetius (ou Aetios) est né en 502 à Amide (ou Amida, actuellement Diyarbakir, en Turquie). Il étudie la médecine à Alexandrie avant de s'installer à Byzance où règne Justinien, qui l’associe à la cour impériale avec le titre de comes obsequii, le désignant comme proche de l’empereur. On sait assez peu de choses de sa vie, excepté qu’il était chrétien et qu’il meurt à Alexandrie en 575.
Son traité, De la médecine, est une vaste compilation en seize livres, surtout connue sous le nom de « Tetrabiblos », précieuse par les citations des auteurs grecs, qu'il commente en ajoutant à ses propres observations cliniques de nombreuses considérations magiques et religieuses. Aetius a été un grand passeur, prédécesseur de ceux de Perse et de Bagdad, qui a donné en quelque sorte une nouvelle vie à des auteurs anciens comme Galien, Oribase ou Dioscoride.
Concernant son apport personnel à la médecine, Aetius a étudié la goutte (qu'il distingue du rhumatisme), l'anatomie et les maladies de l'œil (il en distingue 61 dans le livre VII), les stupéfiants ; on lui doit probablement la première description de la paralysie du voile du palais dans la diphtérie. Il s'est particulièrement occupé d'obstétrique et de gynécologie (il décrit l’opération du cancer du sein) et la précision de ses commentaires chirurgicaux dénote une grande pratique opératoire personnelle. Enfin, on trouve aussi dans son traité la description de divers parasites de l'homme et des animaux comme les filaires.
Le Tetrabiblos d’Aetius a connu un grand succès à la Renaissance avec de multiples éditions des huit premiers livres en grec et latin, entre 1534 (Alde à Venise) et 1560, à Florence, Bâle, Lyon et Paris. Le livre IX, sur l’entérologie, n’a été édité qu’en 1911. Les autres ne sont que partiellement édités du fait de l’enchevêtrement des citations d’auteurs anciens, qu’il est difficile d’ordonner de manière cohérente.
Aetius d’Amide est parfois confondu avec Aetius l'Hérésiarque, ou avec un autre médecin, Aetius Sicanus, dont Galien s'est inspiré pour son De atra bile.
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Écrit par
- Jacqueline BROSSOLLET : archiviste documentaliste à l'Institut Pasteur, Paris
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Média