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RETTÉ ADOLPHE (1863-1930)

Écrivain français, Adolphe Retté débute en 1889 avec un recueil de vers, Cloches dans la nuit, au croisement du symbolisme et du naturalisme. D'un vigoureux anticonformisme, il participe au mouvement décadent ; sa légende, Thulé des brumes (1892), est une sorte de vision hallucinée qu'il prétend d'ailleurs avoir eue sous l'effet de la drogue. Il peuple son rêve d'apparitions et de fantômes et, dans le caractère macabre de ses créations, il voit une révolution. Ses Promenades subversives (1897) se fondent sur la même théâtralité du désir qui caractérise l'esprit décadent : réaction contre le dépouillement, contre l'ésotérisme du symbolisme, contre l'orientation réaliste et sociale du naturalisme. Mais Retté s'assagit bientôt ; il s'éloigne des anarchistes, avec lesquels il avait sympathisé. Ses recueils de vers, Aspects (1897), Arabesques (1899), Dans la forêt (1903), ne portent plus à présent la marque d'une bien grande originalité. D'un style et d'une inspiration traditionnels, leur portée ne fut pas considérable. Par sa conversion au catholicisme, Retté renie les convictions de sa jeunesse et son art se situe véritablement à l'antipode de ses débuts. Dans un volume de souvenirs, Du Diable à Dieu (1907), il fait le récit de cette conversion et, d'une manière plus intéressante, de sa participation aux mouvements littéraires du début du siècle.

— Antoine COMPAGNON

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Écrit par

  • : docteur ès lettres, professeur à l'université Columbia, États-Unis

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Antoine COMPAGNON. RETTÉ ADOLPHE (1863-1930) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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