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4-21 décembre 1991

Albanie. Crise gouvernementale sur fond de scènes de pillage

Le 4, les sept ministres membres du Parti démocratique, principale formation d'opposition, démissionnent du gouvernement de coalition formé en juin avec le Parti socialiste (ex-communiste). Ils entendent ainsi protester contre la réticence des anciens communistes à organiser des élections anticipées, ainsi qu'à accélérer des réformes que la situation économique désastreuse rend de plus en plus urgentes : les pénuries de vivres et de chauffage commencent à exaspérer la population. L'arrestation pour corruption, le même jour, de Nedjmije Hodja, la veuve du fondateur de l'Albanie communiste, ne parvient pas à faire revenir le Parti démocratique sur sa décision. Le soir même, le président Ramiz Alia qualifie la situation de « plus grave » que le pays ait « jamais connue ».

Le 6, la démission du Premier ministre (ex-communiste) Ylli Bufi ne fait qu'entériner la crise.

Le 9, alors que vingt mille personnes manifestent à Tirana pour réclamer la démocratisation de la vie politique et le départ des derniers communistes, trente-huit personnes trouvent la mort, à Fushe-Arrez, dans l'incendie d'un dépôt de vivres livré au pillage. Des scènes identiques aux conséquences heureusement moins dramatiques se reproduisent dans l'ensemble du pays, où la population souffre de la faim et du froid.

Le 14, Vilson Ahmeti, ancien ministre sans portefeuille dans le précédent gouvernement, forme un cabinet de dix-neuf membres sans étiquette qui reçoit « l'aval de tous les partis politiques ». Sa tâche prioritaire est évidemment de remédier à la pénurie alimentaire.

Le 21, le président Alia propose d'organiser des élections anticipées le 1er mars 1992. Il laisse entendre qu'il pourrait se retirer à l'issue de ces élections.

— Universalis

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