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6-26 février 1991

Albanie. Des statues d'Enver Hoxha renversées par des manifestants

Le 6, les étudiants de Tirana se mettent en grève pour réclamer la démission du gouvernement, la fin de l'endoctrinement politique ainsi que le changement d'appellation de l'université Enver-Hoxha, qui porte le nom du fondateur de l'Albanie communiste, mort en 1985.

Le 12, le président Ramiz Alia lance un avertissement aux étudiants, tout en reconnaissant que des erreurs de gestion ont pu être commises. Mais, deux jours plus tard, la grève s'étend à l'ensemble du pays.

Le 19, le comité central du Parti albanais du travail (communiste) apporte son soutien au gouvernement, qui rejette les revendications estudiantines, après avoir fait, la veille, encercler l'université de Tirana par la police.

Le 20, des dizaines de milliers de manifestants descendent dans les rues de la capitale et convergent vers la place Skanderbeg, où ils renversent la statue monumentale d'Enver Hoxha qui s'y trouvait. Le président Alia annonce qu'il forme un « conseil présidentiel » chargé de diriger le pays jusqu'aux élections, qui ont été reportées du 10 février au 31 mars sous la pression de l'opposition. Enfin, satisfaction est donnée aux étudiants en ce qui concerne le nom de leur université. Mais, le lendemain, les troubles continuent, et la police doit tirer en l'air pour disperser des manifestants qui scandent « Liberté » et « Démocratie ».

Le 22, de violents affrontements ont lieu à l'école militaire de Tirana, où des manifestants tentaient de renverser un buste d'Enver Hoxha. Au moins quatre personnes, dont un policier, sont tuées et de nombreuses autres blessées. Des arrestations sont opérées.

Le 23, le président Alia appelle les communistes et les « patriotes » à lutter contre les « vandales et les terroristes ».

Le 26, tandis que l'armée qui patrouille dans les rues de la capitale a rétabli un semblant d'ordre, Ramiz Alia propose un référendum sur la remise en place des monuments à la gloire d'Enver Hoxha, victimes d'actes de « vandalisme ».

— Universalis

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