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4-22 juin 1991

Albanie. Le partage du pouvoir accepté par les communistes

Le 4, le gouvernement communiste dirigé par Fatos Nano présente sa démission après la conclusion d'un accord entre toutes les forces politiques, alors qu'une grève générale, observée depuis le 16 mai par trois cent mille salariés réclamant des hausses de salaires de 50 p. 100 et l'amélioration des conditions de vie, risquait de paralyser le pays.

Le 5, un communiste modéré, Ylli Bufi, est nommé Premier ministre par le président Ramiz Alia. Il forme, le 11, un cabinet de coalition qui regroupe, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, des communistes et des représentants de quatre formations d'opposition, les partis démocratique, républicain, social-démocrate et agraire.

Le 12, le Parti du travail (communiste) se transforme, à l'issue de son Xe congrès, en Parti socialiste : il annonce sa « rénovation totale », se prononce en faveur de l'économie de marché et des droits de l'homme et élit à sa tête l'ex-Premier ministre Fatos Nano, qui devra toutefois composer avec une importante aile conservatrice.

Le 15, les autorités italiennes décident de reconduire dans les eaux internationales environ huit cents réfugiés albanais qui avaient gagné la péninsule sur des radeaux de fortune. Ayant accueilli plus de vingt mille réfugiés depuis mars, Rome adopte désormais une attitude de fermeté face à l'afflux de candidats à l'immigration.

Le 19, les ministres des Affaires étrangères de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (C.S.C.E.), réunis à Berlin, décident d'admettre l'Albanie comme trente-cinquième membre.

Le 22, le secrétaire d'État américain James Baker est acclamé à Tirana par une foule évaluée entre deux cent mille et quatre cent mille personnes. Cette visite sans précédent est d'autant plus symbolique que, la veille, la statue de Lénine qui se dressait au centre de la capitale avait été déboulonnée de son socle.

— Universalis

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