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ZEAMI (1363-1443)

L'œuvre poétique de Zeami

Plus d'une centaine de yōkyoku (livrets de ) sont attribués avec plus ou moins de certitude à Zeami, sur un répertoire de deux cent quarante pièces ; avec celles dont le texte ou le titre seul sont conservés, on arrive à un nombre d'environ deux cents. Il est probable d'autre part que les pièces attribuées à Kan.ami ou à d'autres auteurs antérieurs ont été conservées dans des versions remaniées par lui. C'est dire que la moitié du répertoire, et la meilleure, porte sa marque ; on a en particulier de fortes raisons de penser, d'après certaines remarques des Traités, que c'est à lui que revient l'idée de « distancier » le personnage principal (shite) en le faisant apparaître comme un spectre qui se montre aux yeux d'un moine pour revivre devant lui les gestes que lui dicta de son vivant une passion, cette dernière se trouvant ainsi abstraite en quelque sorte des éléments contingents de l'action dramatique. Ce procédé, qui fait d'un une sorte de psychanalyse du shite, témoigne d'une profondeur dans la pénétration psychologique surprenante pour l'époque.

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Écrit par

  • : professeur à l'Institut national des langues et civilisations orientales

Classification

Pour citer cet article

René SIEFFERT. ZEAMI (1363-1443) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ASHIKAGA YOSHIMITSU (1358-1408)

    • Écrit par Jacqueline PIGEOT
    • 612 mots
    • 1 média

    Troisième shōgun du bakufu (gouvernement) de Muromachi. Petit-fils d'Ashikaga Takauji, Yoshimitsu avait neuf ans quand il perdit son père Yoshiakira et lui succéda dans les fonctions de shōgun. Il réduisit les grands seigneurs (shugo) toujours prêts à la révolte : Doki Yoriyasu (1379),...

  • JAPON (Arts et culture) - La littérature

    • Écrit par Jean-Jacques ORIGAS, Cécile SAKAI, René SIEFFERT
    • 20 234 mots
    • 2 médias
    ...(1358-1408), protecteur des arts et des lettres, qui fit de son siècle un Quattrocento japonais, les découvrit en Kan.ami (1333-1384) et en son fils Zeami (1363-1443). Auteurs, acteurs, metteurs en scène, musiciens, chanteurs et danseurs, ces deux hommes firent en quelques années, du populaire sarugaku...
  • THÉÂTRE OCCIDENTAL - Théâtre et sociétés

    • Écrit par Jean-Marie PRADIER
    • 9 667 mots
    ...l'art le plus spécifiquement japonais, un art qu'un Japonais même ne peut comprendre qu'au prix d'une longue éducation » –, René Sieffert remarque que « le refuse d'entrer dans les classifications qui nous sont familières » (in Zeami, La Tradition secrète du nō, 1960). Au cours de son...
  • THÉÂTRES DU MONDE - Le théâtre japonais

    • Écrit par René SIEFFERT, Michel WASSERMAN
    • 6 919 mots
    • 4 médias
    ...Aux environs de 1350, le dengaku no nō, dégagé de la gangue grossière des sarugaku, avait su, par ses chorégraphies sur des thèmes littéraires et par la recherche du yūgen – ce « charme subtil » dontZeami fera la qualité primordiale du nō –, conquérir la faveur d'un public d'esthètes.

Voir aussi