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BARCO VIRGILIO (1921-1997)

Président de la Colombie de 1986 à 1990.

Né le 17 septembre 1921 à Cúcuta, dans le département de Santander au nord-est du pays, Virgilio Barco est issu d'une riche famille ayant fait fortune dans le pétrole. Après avoir fréquenté l'université nationale de Colombie à Bogotá, il obtient un diplôme d'ingénieur en génie civil au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) en 1943. Partisan des idées libérales, il se lance dans la politique la même année : il devient ainsi conseiller municipal de Durania, à quelques kilomètres de Cúcuta, avant d'être élu à la Chambre basse du Congrès en 1949. Durant l'époque difficile de la Violencia (1948-1956), au cours de laquelle libéraux et conservateurs se livrent une guerre sans merci qui fera des centaines de milliers de morts, Virgilio Barco est contraint de s'exiler aux États-Unis où il poursuit ses études. Il obtient, en 1952, une maîtrise en économie à l'université de Boston ainsi qu'un doctorat en économie industrielle au M.I.T. De retour en Colombie en 1954, il joue un rôle important dans la négociation de l'accord de paix entre les deux partis historiques qui mettra fin à la Violencia. Il occupe dès lors de multiples postes ministériels et diplomatiques, siège à deux reprises au Sénat (1958-1966) et est ambassadeur de Colombie au Royaume-Uni (1961-1962 et 1990-1992) ainsi qu'aux États-Unis (1977-1980). Nommé maire de Bogotá en 1966, il fera ensuite partie de la direction de la Banque mondiale de 1969 à 1974. En 1986, il est élu à la tête du pays avec une écrasante majorité (58,3 p. 100 des voix) après avoir fait campagne sur le thème des réformes sociales (Plan de lutte contre la pauvreté) et de la libéralisation de l'économie. Mais sa présidence est troublée par la violence des guérillas d'extrême gauche, et par celle du puissant cartel de Medellín qui fait régner la terreur. Virgilio Barco se révèle impuissant face aux guérillas, et les efforts qu'il déploie pour lutter contre le « narcoterrorisme », notamment en faisant extrader les trafiquants de drogue vers les États-Unis et en saisissant leurs biens, contribuent à l'escalade de la violence. Des centaines de dirigeants de l'Union patriotique – nouveau parti créé à la suite de l'accord de paix –, des militants des droits de l'homme et des représentants syndicaux sont assassinés. Il engage toutefois des pourparlers de paix avec la guérilla du Mouvement du 19 avril (M-19) et obtient la démobilisation de ses membres qui fondent un parti politique, l'Alliance démocratique. Bien qu'encensé par la communauté internationale pour ses actions, il est accusé, dans son propre pays, d'avoir sérieusement affaibli l'État. Virgilio Barco se retire de la scène politique en 1992 et meurt d'un cancer le 20 mai 1997 à Bogotá.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. BARCO VIRGILIO (1921-1997) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COLOMBIE

    • Écrit par Universalis, Marcel NIEDERGANG, Olivier PISSOAT, Clément THIBAUD
    • 13 648 mots
    • 5 médias
    Après une victoire écrasante (58,3 % des voix au second tour), à l'élection présidentielle, le libéral Virgilio Barco (1986-1990) put abandonner la dernière règle imposée par le FN sur la répartition bipartisane des portefeuilles ministériels. Sa présidence fut une sorte d'interrègne, marquée par...

Voir aussi